Protection du caribou : intervention imminente d’Ottawa au Québec
Radio-Canada
La patience du ministre fédéral de l'Environnement, Steven Guilbeault, semble atteinte dans le dossier du caribou forestier au Québec. Malgré un avertissement lancé au gouvernement Legault en début d'année, la province n'a pas réagi suffisamment au goût d'Ottawa, qui devrait intervenir incessamment.
Une source près du dossier au gouvernement fédéral fait valoir que le Québec ne s'est pas montré disposé à prendre des mesures plus radicales afin de protéger l'habitat essentiel des caribous forestiers et montagnards sur son territoire.
En février, Steven Guilbeault avait déclaré que le ministre québécois des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), Pierre Dufour, se devait de faire mieux, sans quoi il serait forcé d'intervenir pour protéger cette espèce désignée en péril au pays.
Nous avons entamé les travaux nécessaires pour pouvoir utiliser ce pouvoir, si nous devons le faire, a-t-il entre autres affirmé cet hiver, citant un éventuel recours à la Loi sur les espèces en péril au Canada. On n’en est pas là, mais je vous dirais que le chronomètre est parti.
Ces sorties de M. Guilbeault survenaient alors que des coupes forestières étaient autorisées dans les Chic-Chocs, en Gaspésie, où vit une harde de caribous montagnards. Le troupeau, en déclin, ne comptait plus qu'une trentaine de bêtes, selon le dernier inventaire du ministère des Forêts, de la Faune et des ParcsMFFP.
Steven Guilbeault et Pierre Dufour ont par la suite tenu une rencontre le 11 mars dernier. Depuis, seuls de hauts fonctionnaires ont échangé sur le dossier.
Sur le fond, toujours selon nos informations, le Québec n'a pas montré d'intérêt à collaborer, a-t-on insisté au cabinet de M. Guilbeault. Également interpellé par Ottawa, le ministre québécois de l'Environnement, Benoit Charette, ne voudrait pas s'en mêler.
Selon le ministre fédéral, le Québec ne s'est pas assez commis, ce qui justifie désormais une intervention.
J'analyse la situation, mais en l’absence d’un engagement clair de la province sur la question, je vais devoir m’assurer que je respecte mes obligations législatives en ce qui a trait aux espèces en péril, a-t-il indiqué par écrit à Radio-Canada, lundi.