Protéger la biodiversité sans plus attendre
Radio-Canada
Les représentants du monde entier se réuniront à Montréal dans le cadre de la COP15 pour trouver un plan de match pour préserver la biodiversité. Mais depuis plus de 30 ans, des citoyens et des organismes ont décidé d'agir de leur propre chef et d'acquérir des terres privées avec de fort potentiel écologique afin de les protéger.
En 2020, Matthew Chapman et sa conjointe ont trouvé une île de quatre hectares en vente sur la plateforme Kijiji. Ils en ont fait l'acquisition pour 50 000 $. Aucune construction permanente n’y est permise : l’île à la Truie est en partie inondable à certains moments de l’année.
L’île à la Truie se trouve au sein de l’archipel des îles de Varennes. Le territoire est reconnu pour ses milieux humides. Il est aussi l'habitat de plusieurs espèces d’oiseaux et de poissons. Certaines îles avoisinantes sont d’ailleurs les propriétés de différents organismes de conservation.
C'est un emplacement unique, soutient Matthew Chapman. À moins de deux kilomètres en bateau de la rive de Montréal, il constate cependant les impacts de la pollution sur ce territoire. Même la couleur de l'eau change, l'eau polluée passe de l'autre côté de l'île. Les bateaux à moteur circulent en tout temps, surtout en été, explique-t-il.
Matthew Chapman n’a pas encore clairement défini ce qu’il souhaite faire avec l’île à la Truie, mais il sait qu’il veut en faire un lieu d’éducation sur la nature environnante tout en rendant l’île accessible à tous. À long terme, il souhaite faire don de l’île à un organisme de conservation.
Ce projet-ci c'est local, mais c'est aussi plus grand que ça. J'aimerais inspirer d'autres personnes à acheter des terrains, puis les préserver, les protéger, ajoute-t-il.
Dans les Laurentides, le Comité régional pour la protection des falaises (CRPF) s’apprête à faire l’acquisition de deux lots de sept hectares dans les prochains jours. L’organisme tente de faire l’acquisition d’au moins un nouveau terrain chaque année.
La mission du CRPF est de protéger un territoire de 16 km2 situé entre les villes de Prévost, St-Hyppolite et Piémont. La zone abrite différentes espèces végétales et animales protégées par un statut particulier.
Les premiers bénévoles qui ont voulu travailler à protéger ce territoire-là espéraient que ce soit les municipalités ou le gouvernement du Québec qui prennent la relève, explique le président du comité Gilbert Tousignant. On s'est rendu compte à la longue que ça ne se produirait pas, alors c'est là qu'on a décidé de protéger des terrains par l’acquisition où par don, ajoute-t-il.