Projet de loi 96 : Kanesatake redoute « une pression additionnelle » sur son peuple
Radio-Canada
En français et en kanien'kéha, la communauté mohawk de Kanesatake a exprimé ses vives inquiétudes quant à l'impact du projet de loi 96 sur sa langue et sa culture lors de la dernière journée des audiences publiques, jeudi, autour de la vaste réforme de la loi 101, ou Charte de la langue française.
Ça fait des centaines d'années, maintenant, que notre langue est sous pression, des pressions très, très, très difficiles, a soutenu le chef Jeremy Teiawenniserahte Tomlinson devant les parlementaires de l'Assemblée nationale.
Dans un exposé au temps de parole limité à dix minutes, M. Tomlinson a voulu s'assurer que cette réforme politique n'accroîtra pas davantage la vulnérabilité des cultures autochtones, dont la sienne.
On demande plutôt que, dans votre projet de loi, soit incluse une section, un texte qui laisserait l'ouverture à la collaboration, à la discussion avec les peuples autochtones afin d'assurer que nous ne serons pas négativement impactés par vos actions pour protéger votre langue et votre culture, a demandé le chef mohawk aux élus de la commission.
En rappelant l'histoire coloniale, Jeremy Teiawenniserahte Tomlinson n'a pas manqué de raviver le souvenir de l'entreprise d'éradication des langues et des cultures autochtones au Canada et d'insister sur les efforts colossaux, aujourd'hui, pour tenter d'y remédier.
Le problème avec le projet de loi n° 96, c'est que ça va amener beaucoup plus de pression sur nos communautés, sur nos peuples, pour pouvoir préserver nos langues.
En somme, il a dit reconnaître et même applaudir les efforts des Québécois pour protéger leur culture et leur langue, à condition que cette démarche ne se fasse pas au détriment des Autochtones.