Projet de loi 92: les recommandations de Léa Clermont-Dion
TVA Nouvelles
Les consultations sur le projet de loi 92 commencent mardi. Il vise à mettre sur pied un tribunal spécialisé pour traiter les causes impliquant de la violence sexuelle ou conjugale. Pendant ces consultations, des acteurs tels que des organismes de défense ou d’hébergement des victimes ou des services de police vont défiler à tour de rôle pour donner des recommandations et parmi ceux-ci se trouve Léa Clermont-Dion, auteure, réalisatrice et documentariste.
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Mme Clermont-Dion est passée elle-même à travers le processus judiciaire. Le 23 juin dernier, son ancien patron Michel Venne a été déclaré coupable de contact sexuel par une personne en situation d’autorité et d’agression sexuelle à son endroit. Si M. Venne a ensuite porté le jugement en appel, ça importe peu à la jeune trentenaire.
«J'ai été crue, j’ai été entendue par l’autorité et ça, ça a été vraiment libérateur pour moi, donc je dois avouer qu’il aille en appel ou pas, ça ne m’importe pas», dit-elle.
En outre, la jeune femme a suivi le processus d'une trentaine de victimes dans le processus de son documentaire T’as juste à porter plainte, disponible sur Noovo.
Grâce à ces expériences formatrices, Mme Clermont-Dion a une cinquantaine de recommandations, mais ce qu'elle aimerait particulièrement mettre de l'avant est la question de la formation.
«La formation des juristes, des avocats, des procureurs, mais aussi des juges, qui vont être acteurs du tribunal spécialisé sur les violences sexuelles», explique-t-elle. «Cette formation-là permettrait de mieux comprendre les impacts psychologiques et sociaux des agressions sexuelles sur la vie des victimes, mais aussi quels sont spécifiquement les mythes et stéréotypes qui entourent les victimes de violence sexuelle.»
En outre, forte de son parcours dans le processus de justice et de son expérience de documentariste, Mme Clermont-DIon note que ce qui revient beaucoup, c’est qu'il manque de bienveillance, d’ouverture et de sensibilité dans certaines parties de l’accompagnement des victimes.
«Donc moi, je propose une rencontre avec les intervenants du système judiciaire avec un ou une ex-plaignant afin de comprendre, d’échanger et surtout d’améliorer l’accompagnement qui est fait», dit-elle.
Il n’est plus nécessaire de recourir à des ouvriers de sept métiers différents pour changer une porte dans une école, se réjouit le ministre Jean Boulet, qui n’anticipe pas de grogne sur les chantiers après sa réforme de la construction. Mais déjà, les opérateurs de machinerie lourde sont «en colère».