
Produits des États-Unis en liquidation: «Les gens ne veulent rien savoir des aliments américains»
Le Journal de Montréal
Les Québécois priorisent massivement l’achat local depuis le déclenchement d'une guerre tarifaire par Donald Trump, au point où certains commerçants doivent écouler ou vendre au rabais leurs produits de marques américaines.
«Du jour au lendemain, il y a eu une baisse des ventes sur les produits américains. On a même dû mettre trois marques, dont Pillsbury, en liquidation pour éviter les pertes», observe Richard Gevet, adjoint de l’épicerie de quartier Chez Clémentine.
Depuis le début du mois de février, le commerce situé dans Rosemont constate un engouement encore plus présent qu’auparavant pour les aliments du Québec. Résultat: les produits américains restent sur les tablettes.
«Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’on me demande la provenance des produits, c’est vraiment impressionnant. Les gens ne veulent rien savoir des aliments américains», souligne Siméon Chauvette, caissier à l’épicerie de quartier.
Le Journal a constaté que des produits de marque américaine, même s'ils sont fabriqués dans des usines du Québec (Philadelphia ou Kraft), étaient au rabais depuis plusieurs semaines chez Maxi. Pour la première fois en deux ans, le prix plancher pour 1kg de beurre d’arachide Kraft, était passé de 5,77$ à 4,97$.
Cette tendance s’observe dans plusieurs épiceries de la province depuis un mois et l’incertitude créée entourant les tarifs pousse des propriétaires à prévoir deux coups d’avance.
«On ne commande plus de produits des États-Unis, il y a des aliments qui sont toujours disponibles en magasin, mais on écoule tout ce qu’on a en inventaire», commente Éloïse Zimmer, copropriétaire de l’épicerie zéro déchet Épizode.
L’entrepreneure songe à carrément retirer certains produits de son commerce de façon temporaire ou permanente si la situation ne change pas.
«En ce moment, on a des noix de Grenoble et des amandes qui proviennent des États-Unis, mais dans les prochaines commandes, on aura probablement des amandes de l’Europe. Pour les noix de Grenoble, on pourrait même cesser d’en vendre, je pense qu’on peut se passer de certaines noix», ajoute la Rosemontoise.
