Procès d’Harold LeBel : la plaignante raconte une nuit « interminable »
Radio-Canada
La présumée victime d’agression sexuelle dans le dossier de l’ex-député de Rimouski Harold LeBel a livré un témoignage très détaillé et percutant en deuxième portion d’après-midi, mardi.
Elle est entrée dans la salle d’audience avec un sourire discret. Après avoir été assermentée, elle a d’abord raconté d’une voix assurée, de façon très précise, comment elle connaissait Harold LeBel. Nous ne pouvons divulguer ces détails en raison de l’ordonnance de non-publication qui protège l’identité de la plaignante.
Parfois, dans les relations homme-femme, il y a des non-dits, mais avec Harold, justement, j’ai jamais senti ça. C’était quelque chose qui me plaisait, et c’est pour ça que je lui faisais autant confiance, décrit-elle. J’avais jamais ressenti d’approche de séduction, des avances. Il m’avait peut-être déjà fait un commentaire comme "Ah, t’es belle aujourd’hui", mais ça m’apparaissait comme quelque chose de plus paternel.
La présumée victime n'a pris aucune pause pendant son récit, sans chercher ses mots.
Les faits reprochés à Harold LeBel se seraient produits en octobre 2017, alors que la plaignante ainsi qu’une amie étaient en visite à Rimouski. Elles avaient fait la route depuis Québec avec l’accusé, et il était convenu que les deux femmes, qui connaissaient toutes deux très bien Harold LeBel, dorment deux nuits à son condo. L’identité de cette autre personne, qui témoignera plus tard, est également frappée d’une ordonnance de non-publication.
C’est lors de la deuxième nuit que l'agression présumée serait survenue. Après avoir bu quelques verres tous les trois, la plaignante et l’accusé se seraient retrouvés seuls, quand l’autre témoin a décidé d’aller se coucher.
La première nuit, les deux femmes auraient dormi sur un lit escamotable, dans le salon qui se trouve dans une aire ouverte avec la cuisine et la salle à manger. Le lendemain soir, comme l’accusé et la plaignante voulaient poursuivre leur discussion dans la salle à manger, l’autre témoin est allée dormir dans la chambre pour ne pas être dérangée, raconte la présumée victime.
La discussion aurait alors pris une tangente plus personnelle. Harold LeBel lui aurait fait part de certains problèmes personnels, alors qu’il venait de rompre avec sa conjointe, et qu’il trouvait difficile de rencontrer quelqu’un d’autre, avec les horaires compliqués qu’il avait comme député.
La plaignante a raconté au jury qu’elle vivait alors aussi une relation compliquée et qu’elle était séparée depuis peu. J’étais dans un mode où j’essayais de lui [Harold LeBel] remonter le moral, et j’essayais de le faire rire, raconte-t-elle, il n’y avait rien de bizarre, c’était comme une soirée normale avec des gens avec qui je suis en confiance.