Premières législatives au Liban depuis le début de la crise en 2019
Radio-Canada
Les Libanais votent dimanche pour choisir leurs députés, un premier test pour les candidats indépendants et groupes d'opposition ayant émergé à la suite d'un soulèvement populaire déclenché en octobre 2019 pour exiger le départ d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence.
Le scrutin devrait cependant maintenir le statu quo en faveur des forces politiques traditionnelles, pourtant tenues pour responsables de la pire crise socio-économique dans laquelle est enlisé le Liban depuis 2019, préviennent des experts.
La loi électorale a été taillée à l'avantage des forces au pouvoir dans un pays régi par un système de partage communautaire du pouvoir alimentant corruption et clientélisme.
Un important dispositif de sécurité a été déployé pour ce scrutin auquel sont appelés quelque 3,9 millions d'électeurs qui doivent renouveler les 128 membres du Parlement jusqu'à 19 h, heure locale (16 h UTC). Les résultats sont attendus lundi.
À la mi-journée, l'affluence était faible dans la plupart des régions. Les médias locaux ont fait état de coupures d'électricité dans plusieurs bureaux de vote malgré les promesses du ministère de l'Intérieur que le courant serait fourni sans interruption.
Les élections se tiennent conformément à une loi adoptée en 2017, à l'avantage des partis au pouvoir, et en l'absence du principal leader sunnite Saad Hariri, qui les boycotte.
Les législatives de 2018 avaient été dominées par le puissant Hezbollah chiite pro-iranien et ses alliés, notamment le Courant patriotique libre (CPL) du président Michel Aoun et le mouvement chiite Amal, du président du Parlement Nabih Berri.
Aujourd'hui, le Liban est pris depuis 2019 dans une crise socio-économique classée par la Banque mondiale comme la pire au monde depuis 1850 et causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d'une classe dirigeante quasi inchangée depuis des dizaines d'années.
En près de deux ans, la monnaie nationale a perdu plus de 90 % de sa valeur sur le marché noir et le taux de chômage a presque triplé. Près de 80 % de la population vit désormais en dessous du seuil de pauvreté, selon l'Organisation des Nations unies (ONU).