Présidentielle au Honduras en proie à la violence et à la corruption
Radio-Canada
Les Honduriens votaient dimanche pour élire le président d'un pays victime d'une violence généralisée et de puissants gangs de trafiquants de drogue qui ont étendu leur corruption jusqu'au plus haut niveau de l'État.
Les bureaux de vote resteront ouverts jusqu'à 17 h locales pour les 5,2 millions d'électeurs appelés aux urnes, avec des résultats qui devraient commencer à être connus environ trois heures plus tard. Le scrutin s'annonce serré, avec un lendemain de vote sous tension.
Le Conseil national électoral (CNE) a lancé par la voix de son président Kelvin Aguirre un appel à un déroulement du scrutin dans la paix, la tranquillité, sans crainte et sans violences.
Xiomara Castro, épouse de l'ex-président de gauche Manuel Zelaya renversé par un coup d'État en 2009, et dirigeante du parti de gauche LIBRE, est donnée favorite par plusieurs sondages.
Le Parti national (droite) du président sortant Juan Orlando Hernandez, au pouvoir depuis 2010, représenté par le maire de la capitale Tegucigalpa, Nasry Asfura, n'a cependant pas dit son dernier mot.
Les autorités ont mobilisé 42 000 militaires et policiers pour acheminer le matériel électoral aux 5755 bureaux de vote et éviter toute confrontation, quatre ans après les manifestations violentes qui avaient suivi les dernières élections générales.
Outre leur président, les électeurs doivent choisir 128 députés et 596 maires et maires adjoints ainsi que des conseillers municipaux et une vingtaine de députés au Parlement régional centroaméricain.
Depuis le coup d'État qui a renversé Manuel Zelaya, le Honduras a été dirigé par le Parti national sous la férule de Juan Orlando Hernandez, soupçonné par les États-Unis d'être impliqué dans le trafic de drogue.
Après une douzaine d'années de pouvoir du Parti national, marqué par la corruption généralisée et la violence criminelle, la majorité des Honduriens en ont assez et semblent vouloir un changement, estime Michael Shifter, président de Dialogue interaméricain.