Pour Will Prosper, «le gouvernement dort au gaz»
Métro
Un groupe d’activistes luttant pour la justice climatique a occupé pendant 23 heures le terminal pétrolier Valero de Montréal-Est, avant d’être arrêté par les policiers. Parmi eux se trouvait le militant et documentariste de Montréal-Nord, Will Prosper, qui a gravit les installations de l’entreprise pétrolière pour envoyer un message symbolique de lutte aux changements climatiques.
«On voulait poser un geste d’impact et on a pris énormément de risques pour monter cette tour pétrolière qui, disons-le, n’a pas été conçue pour se faire grimper, a raconté à Métro Will Prosper, enrhumé à la suite du coup d’éclat d’Antigone. Bloquer un pipeline pendant 23 heures, c’est une première au Québec et on est fiers d’avoir réalisé cet exploit», a-t-il soutenu, précisant que son arrestation «s’est bien déroulée».
Les manifestants ont grimpé une des tours de Valero sans disposer de l’équipement approprié, en plus de devoir composer avec une météo peu clémente, a souligné le militant environnementaliste.
«On a manqué de temps pour se procurer les habits nécessaires pour notre action et ils étaient incomplets. On n’a pas été chanceux au niveau de la température, avec de la grêle et de la pluie venant du fleuve. Personnellement, je suis resté 17 heures au total. J’aurais aimé rester plus longtemps mais j’aurais souffert d’hypothermie sinon.»
Ce n’est pas la première action que mène Will Prosper pour conscientiser la population sur les enjeux environnementaux, mais de son propre aveu, c’était la plus symbolique qu’il a réalisée pour faire connaître une situation qu’il qualifie de «dangereuse et inacceptable».
Il explique à Métro que peu de gens savent que de vieux pipelines traversent l’île de Montréal, menaçant quotidiennement d’empoisonner l’eau potable et mettant la population de l’est de Montréal directement à risque, un sujet auquel il souhaite que la population porte plus attention.
Will Prosper ajoute que Montréal n’a pas de plan pour répondre à un potentiel déversement de pétrole sur son territoire, spécifiant pourtant que c’est «une possibilité constante» si l’on se fie à quelques exemples de cas aux États-Unis où des villes ont connus des écoulements de pétrole de pipelines appartenant également à Enbridge.