
Pour une réglementation plus stricte des sachets de nicotine
TVA Nouvelles
Les médias ont fait état au cours des derniers jours de la popularité grandissante des sachets de nicotine auprès des jeunes Québécois. Il s’agit d’une situation très préoccupante. Un encadrement plus strict est essentiel pour empêcher que ces produits tombent entre les mains des jeunes et qu’ils puissent jouer leur rôle de thérapie de remplacement de la nicotine (TRN) de manière efficace.
Au Québec, ces produits sont commercialisés comme thérapies pour arrêter de fumer, et ne peuvent être vendus ailleurs qu’en pharmacie. À la lecture des dossiers publiés dans les médias au cours des derniers jours, cependant, force est de constater que la situation relève davantage du Far West.
Des jeunes de moins de 18 ans peuvent se procurer des produits de diverses sources, que ce soit directement dans une pharmacie en disant vouloir arrêter de fumer, chez des détaillants peu scrupuleux ou par l’entremise de sources illégales sur le web, parfois à des doses beaucoup plus élevées que celles qui sont homologuées.
Devant une telle situation, plusieurs seront tentés de resserrer l’accessibilité et les canaux de vente des TRN. Mais une telle approche engendrerait une perte de contrôle encore plus grande, créant un environnement plus propice à l’approvisionnement sur le marché noir et nuisant à l’accessibilité des TRN pour les adultes qui souhaitent arrêter de fumer.
L’industrie des dépanneurs mise sur un meilleur encadrement. Elle exhorte les gouvernements depuis plusieurs mois à durcir les sanctions pour les vendeurs peu scrupuleux et réglementer de manière plus stricte les conditions de vente comme l’emballage, la publicité ou la vente aux adultes seulement.
L’industrie a déjà adopté des lignes directrices en ce sens pour nos détaillants de l’extérieur du Québec, dans le souci de promouvoir la vente responsable de ces produits dans nos magasins, de la même manière que l’alcool et les produits du tabac.
Le gouvernement fédéral a récemment opté pour un pouvoir ministériel mal ciblé et de trop grande portée, au détriment des compétences provinciales. Non seulement cette mesure ne permettra pas, elle non plus, d’atteindre les objectifs fixés, mais elle entravera vraisemblablement le pouvoir des provinces de réglementer les ventes aux consommateurs sur leur territoire.
Les dépanneurs ont un réseau éprouvé de vente de produits réglementés de manière responsable, que ce soit des produits du tabac, de loterie ou d’alcool. Éloigner ces produits des commerces de proximité entrave considérablement les efforts de réduction des risques en incitant les consommateurs à se tourner vers des options encore plus faciles et souvent moins sécuritaires. De plus, les adultes qui souhaitent arrêter de fumer veulent acheter des produits à risque réduit là où ils achètent leurs cigarettes. Leur disponibilité dans nos magasins leur permet de faire ce choix plus facilement.
Nous avons déjà constaté l’échec des politiques publiques qui ont consisté à éloigner les produits à base de nicotine de nos magasins, sous prétexte de limiter l’accès des jeunes à ces produits. Ces deux dernières années, la Colombie-Britannique et l’Ontario ont modifié la disponibilité des produits de vapotage dans les magasins de proximité, limitant ou, dans certains cas, supprimant totalement ou partiellement ces produits de nos établissements de vente au détail légaux. À ce jour, aucune donnée ne permet d’affirmer que cette mesure a entraîné une diminution de l’utilisation de ces produits par les jeunes. En fait, les ventes en ligne de ces produits continuent de croître à un rythme alarmant.
