Porté par la demande pour les puces, Intel a fini 2021 avec des records
Radio-Canada
Intel a déclaré mercredi avoir réalisé les meilleurs chiffres d'affaires trimestriel et annuel de son histoire l'an passé, porté par la forte demande en puces électroniques. Le géant des microprocesseurs voit par contre ses profits pâtir des lourds investissements nécessaires pour rattraper son retard du côté de la production.
2021 a été dominé par une demande sans précédent et par les difficultés de la chaîne d'approvisionnement, a résumé Pat Gelsinger, le patron du groupe américain, lors d'une conférence aux analystes.
Il s'attend à ce que la demande reste aussi soutenue et conduise à une ère de croissance durable, grâce à une informatisation généralisée, avec l'intelligence artificielle, la connectivité de tous les objets, l'informatique ambiante et la construction d'infrastructures qui permettent de traiter les données entre les serveurs et divers capteurs, sans passer par des ordinateurs ou des téléphones intelligents.
L'entreprise a récolté 79 milliards de dollars (100 milliards de dollars canadiens) de revenus en 2021, au-dessus de ses prévisions (77,7 milliards). D'octobre à décembre, elle a engrangé 20,5 milliards de dollars (26 milliards de dollars canadiens) – +3 % sur un an – mais son bénéfice net a plongé de 21 % à 4,6 milliards (5,8 milliards de dollars canadiens).
La demande extrême pour les semiconducteurs, liée à la fois à la transition numérique et aux nouvelles habitudes prises pendant la pandémie, combinée avec les retards de production à cause de la COVID-19, a conduit à une pénurie mondiale.
Elle affecte de nombreux secteurs, car les puces sont essentielles à la fabrication de nombreux produits, des téléphones intelligents aux ordinateurs, en passant par les voitures et les aspirateurs.
Pat Gelsinger a répété que cette crise allait continuer jusqu'en 2023, même s'il entrevoit des améliorations pendant cette période.
Intel a lourdement investi l'année dernière dans la production de semiconducteurs aux États-Unis et en Europe, avec une stratégie présentée en mars qui repose à la fois sur le développement de la fabrication en interne et le recours accru à des sous-traitants.
Le problème pour le groupe, c'est que l'accord avec les États-Unis pour la construction d'une méga usine coûte très cher, et qu'ils n'en récolteront pas les bénéfices avant 2025, a noté l'analyste indépendant Rob Enderle.