Politique et nucléaire : le pari risqué des réacteurs modulaires
Radio-Canada
Promesses d’une électricité moins polluante ou promesses de développement économique, conservateurs et libéraux fédéraux soutiennent les projets de développement de réacteurs nucléaires modulaires, entre autres au Nouveau-Brunswick. Sauf que le coût réel de ces projets, dont le succès reste incertain, est loin d’avoir été présenté clairement à la population.
Plus tôt cette année, le gouvernement fédéral a accordé une aide de 50,5 millions de dollars à la compagnie Moltex Energy, basée en Angleterre, pour la conception de réacteurs nucléaires modulaires. Il s’agit d’un des deux projets de petits réacteurs nucléaires au Nouveau-Brunswick. Or, selon un spécialiste, l’aide d’Ottawa ne représente qu’une infime fraction des coûts qui seront engendrés au cours des prochaines années. Dans le cas de Moltex, 50 millions de dollars ne représentent pas même l’acompte que vous payez sur une maison, c’est ce qu’il en coûte pour finaliser la conception, ou quelque chose comme ça, quelque chose de très préliminaire, estime M.V. Ramana, professeur à l'École de politiques publiques et d'affaires internationales de l'Université de Colombie-Britannique. Le directeur général de Moltex Energy Canada, Rory O’Sullivan, reconnaît que l’aide du fédéral ne servira qu’à financer une première étape du processus de développement. Là, on a du financement en place pour d’ici trois ans, on a des choses à faire, on a des technologies à valider, et après, on va aller chercher de l’argent encore. La construction d’un réacteur nucléaire modulaire n’est pas prévue avant au moins 2030. On n'est pas prêts à construire le réacteur tout de suite, il y a toujours de la recherche à faire [...] c’est de la recherche industrielle, donc on est en laboratoire, des tests, des expériences, pour vérifier la sûreté du réacteur et du processus pour traiter les déchets, explique Rory O’Sullivan.More Related News