Polémique linguistique : « Belle-Baie n’a pas à s’excuser et encore moins avoir honte »
Radio-Canada
La ville de Belle-Baie, dans le nord du Nouveau-Brunswick, « n’a pas à s’excuser d’être en conformité avec la Loi sur les langues officielles et encore moins avoir honte de s’assumer pour ce qu’elle est et ce qu’elle représente », affirme une soixantaine de personnalités francophones signataires d’une lettre ouverte.
Ce document fait suite à la polémique linguistique lancée lorsque Belle-Baie a été obligée de fermer sa page Facebook unilingue francophone après avoir reçu des plaintes et des menaces.
Les signataires demandent au gouvernement Higgs de réviser sa Loi sur les langues officielles afin de s’assurer, dans le contexte actuel, d’une égalité linguistique réelle qui tienne compte, entre autres, des situations d’urgence et de santé publique, ainsi que du rôle fondamental des municipalités francophones en matière de langue et de culture .
Les auteurs de cette lettre sont des élus municipaux, des personnalités acadiennes et des porte-parole d’associations acadiennes.
Selon les gens qui ont apposé leurs signatures, il était à prévoir que la question linguistique s’inviterait tôt ou tard à l’ordre du jour des conseils des municipalités nouvellement créées.
Il ne faut pas non plus s’étonner que cela survienne en premier lieu dans les municipalités francophones dont certaines des anciennes entités ont, avant les récents regroupements, toujours accommodé leurs citoyens anglophones en offrant des services dans les deux langues, sans en avoir l’obligation, disent-ils.
Un des signataires de la lettre est Luc Desjardins, ancien maire de Petit-Rocher qui a aussi été président de l'Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick. Il est d'avis que Belle-Baie n’a pas à plier les bras.
« Il y a des inquiétudes. C’est un débat mal parti. »
Avec une population francophone de plus de 90 %, c’est dans son droit d’afficher ses communications générales uniquement en français, comme le veut la Loi sur les langues officielles, tout en servant la communauté anglophone dans sa langue, sans en avoir l’obligation, dit-il.