Plus d’équité vaccinale, moins de restrictions inutiles, réclament des experts
Radio-Canada
Devant l'émergence et la propagation rapide du nouveau variant Omicron, de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer l'inutilité des mesures de restriction imposées aux frontières par Ottawa et demander que le Canada travaille plus activement à augmenter la couverture vaccinale dans le monde.
Docteurs, spécialistes en maladies infectieuses et experts sur la question des droits de la personne sont unanimes : le gouvernement fédéral a la capacité d'augmenter et d'accélérer ses envois de doses de vaccins aux pays les moins nantis et il devrait le faire, tout comme il devrait encourager les compagnies pharmaceutiques à lever temporairement les brevets qui protègent les recettes de vaccins afin d'en accroître la production dans le monde.
Selon eux, il en va de l'intérêt du Canada lui-même
« Si vous n'en avez rien à faire de l'altruisme et que vous n'en avez que pour vos propres intérêts... Eh bien, il est dans votre intérêt que tout le monde soit vacciné le plus tôt possible sur cette planète. »
Peu après que l'Afrique du Sud eut annoncé avoir découvert l'existence d'un nouveau variant, le Canada a fermé ses frontières aux pays d'Afrique australe, où des cas avaient été détectés. Depuis, des États comme le Nigeria ou les Pays-Bas ont détecté des cas sur leur territoire qui sont antérieurs à la découverte d'Omicron par des scientifiques sud-africains, suggérant qu'il circule déjà à travers le monde, y compris au Canada.
Tous les jours depuis la détection d'Omicron, l'Afrique du Sud a d'ailleurs vivement dénoncé les restrictions la visant comme étant injustes et caduques. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a qualifié Omicron de préoccupant, a fait de même, mettant en garde contre les faibles taux de vaccination et de dépistage dans de nombreux pays.
L'OMSOrganisation mondiale de la santé a un objectif très clair : 70 % de la population mondiale devrait avoir reçu deux doses de vaccin d'ici la moitié de l'année 2022. Mais le monde est loin de cette cible, une quarantaine de pays – majoritairement en Afrique – présentant un taux de vaccination de moins de 10 % actuellement.
Vous avez raison de vouloir protéger les habitants de votre pays, mais je vous mets en garde : personne ne pourra dormir sur ses deux oreilles tant que l'Afrique ne sera pas vaccinée, a déclaré plus tôt cette semaine la Dre Angelique Coetzee, une des premières à avoir détecté Omicron chez des patients sud-africains.
Pour atteindre son objectif, l'OMSOrganisation mondiale de la santé a mis sur pied le mécanisme COVAX, qui devait permettre de livrer 2 milliards de doses de vaccins contre la COVID-19 avant la fin de l'année, majoritairement à des pays à faible revenu. Or, à un mois de l'échéance, seulement le tiers de ces doses ont été distribuées.