PFAS : la santé publique assure que l’eau de Sainte-Cécile-de-Milton est sécuritaire
Radio-Canada
L’eau d’un des puits analysés par Sainte-Cécile-de-Milton enregistre un taux de PFAS, des contaminants dits éternels, de 72,7 nanogrammes/litre (ng/L). Ce nombre représente plus de deux fois la recommandation maximale de 30 ng/L qui est présentement à l'étude par Santé Canada. Lundi soir, la municipalité a organisé une rencontre citoyenne aux côtés de représentants de la santé publique et du ministère de l’Environnement pour annoncer ces résultats. Ils avaient malgré tout un message à lancer à la population : l’eau reste propre et sécuritaire à la consommation.
Il n’y a rien à craindre, s’est exclamé d’emblée le maire de Sainte-Cécile-de-Milton, Paul Sarrazin, devant la soixantaine de citoyens qui se sont déplacés pour l’occasion.
La municipalité a ordonné de tester quatre puits sur son territoire après qu’une vaste recherche menée dans toute la province a trouvé qu’un puits de Sainte-Cécile-de-Milton enregistrait un taux plus élevé que les 30 ng/L recommandés. Trois des quatre puits testés au cours des dernières semaines enregistraient des taux allant de 9,8 à 22,3 ng/L. Le quatrième puits, situé dans le secteur des rues Rose Marie et Ménard, atteignait cependant un taux de 72,7 ng/L.
Pendant la présentation de lundi, le directeur de l'eau potable, des eaux souterraines et de surface du ministère de l'Environnement, Simon Guay, s'est montré rassurant face à cette découverte. Il a rappelé que la recommandation d’un maximum de 30 ng/L de Santé Canada n’est pas encore en vigueur, puisqu’elle est toujours à l’étape de la consultation.
« L'objectif, c'est vraiment de réduire l'exposition de la population. [...] En résumé, c'est une approche de précaution qui a été utilisée au niveau de Santé Canada jusqu'à tant que les recommandations formelles basées sur les effets sur la santé vont être connus. »
Simon Guay a par ailleurs soutenu que l’eau potable ne représente pas une source importante d’exposition aux PFAS. Ils proviennent plutôt de produits de consommation et d’alimentation du quotidien, comme les poêles antiadhésives, les vêtements imperméables, les aliments emballés et les soins esthétiques.
C'est vraiment cette exposition-là qui nous expose le plus au PFAS, et non pas l'eau potable, a renchéri le Dr Éric Lampron-Goulet, spécialiste en médecine préventive à la Direction de la santé publique de l’Estrie.
Ce dernier a également souligné que l’eau reste sécuritaire, et qu'éviter de la boire pourrait être contre-productif. L'eau embouteillée, ce n'est pas une eau qui est plus testée que l'eau des puits ou que l'eau des réseaux actuellement. Donc ce serait un mauvais réflexe d'aller acheter de l'eau embouteillée. [...] L'eau de consommation, l'eau des municipalités, l'eau des puits privés, c'est de très bonne qualité.
Faire bouillir l’eau avant de la consommer ne détruit pas non plus les PFAS. Les systèmes de traitement d’eau certifiés pour enlever les composés perfluorés peuvent cependant être efficaces.