Peut-on parler de « décès acceptables » de la COVID-19?
Radio-Canada
Des pays tentent d’imaginer la vie post-pandémie et jonglent avec l'idée de définir un nombre de décès attribuables à la COVID-19 qui serait socialement acceptable à long terme. Des experts remettent en question cette notion pour des considérations éthiques et pratiques.
Récemment, le Danemark a annoncé que la plupart des mesures sanitaires contre la COVID-19 étaient levées au pays, qui a atteint un taux de vaccination comparable à celui du Québec.
La COVID-19 n’y est plus considérée comme une maladie socialement critique, mais comme une maladie ordinaire, bien que dangereuse. Les autorités signalent toutefois qu’en cas de hausse soudaine des cas, des mesures draconiennes pourraient être réinstaurées.
Le Royaume-Uni a adopté une politique semblable plus tôt, à l’été.
Dans ce contexte, certains se demandent s’il faudrait établir un seuil de décès acceptable (Nouvelle fenêtre) pour gérer la maladie et ses répercussions dans l'avenir, quand elle deviendra endémique, considérant nos ressources limitées. Autrement dit, il s’agirait de définir un taux de mortalité que la société pourrait tolérer, année après année.
Cette façon de procéder est-elle praticable et tient-elle la route sur le plan éthique?
Selon le directeur du programme de bioéthique de l'École de santé publique de l'Université de Montréal, Bryn Williams-Jones, cette approche, qu’il qualifie d’actuarielle ou de managériale, n’est pas la bonne, car elle reflète l’échec à mettre en place les mesures nécessaires pour prévenir la maladie.