Partira, partira pas? L’avenir d’Erin O’Toole se joue aujourd'hui
Radio-Canada
Erin O’Toole peut-il continuer à diriger le Parti conservateur du Canada ou doit-il en céder les rênes, à son corps défendant? Telle est la question que devront résoudre mercredi les 119 députés conservateurs, lors d’un caucus qui culminera par un vote sur le leadership de leur chef.
Officiellement, M. O’Toole doit récolter 60 votes pour pouvoir demeurer en selle. Une courte victoire le forcerait tout de même à s’interroger sur son autorité morale.
Le vote de confiance, qui aura lieu à l’occasion d’un caucus virtuel qui s'ouvrira à 9 h, a été rendu nécessaire après que 35 députés eurent signé une lettre le réclamant.
Selon des sources conservatrices, les dissidents sont essentiellement issus de l’aile religieuse du parti, frustrée de l’adoption par consentement unanime de la loi bannissant les thérapies de conversion avant Noël.
Des volte-face de M. O'Toole sur d'autres sujets litigieux – la taxe carbone, le contrôle des armes à feu – visant à rapprocher le parti du centre de l'échiquier politique auraient aussi alimenté la fronde.
En vertu d’une loi de 2014, un tel scrutin doit obligatoirement avoir lieu lorsque 20 % des élus d’un groupe parlementaire écrivent au président de leur caucus pour l'exiger. Les conservateurs avaient choisi de se prévaloir cette option lors d’un vote tenu lors de la première réunion suivant l’élection fédérale du 20 septembre.
Ce sera toutefois la première fois qu’un groupe parlementaire décide d’utiliser ce pouvoir pour tenter de se débarrasser de leur chef.
Selon nos informations, la réunion du caucus, s’annonce comme une séance de lavage de linge sale opposant les dissidents et les partisans du chef. Les opposants expliqueront d’abord leur point de vue, avant qu’Erin O’Toole ne présente sa défense. Une période de débat aura lieu par la suite, suivie du vote, qui sera secret.
Le moment et la façon dont l'issue du scrutin sera annoncée restent incertains. Selon nos informations, ils devraient être connus en milieu de journée. On ne sait toutefois pas si les résultats exacts du vote seront dévoilés, puisque les élus ont l’option de réclamer la destruction des bulletins de vote.