Ottawa appuie la demande d’exemption des Autochtones à la loi 96
Radio-Canada
La ministre fédérale des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, s'est fermement engagée jeudi à Kahnawake à soutenir les Premières Nations dans leur désir de se soustraire à la loi 96.
Mme Hajdu était de passage dans la communauté mohawk de la Rive-Sud de Montréal, jeudi, pour signer une entente de financement en éducation avec les chefs de 22 communautés autochtones du Québec.
La ministre a dit être préoccupée d'entendre la perception des chefs sur l'impact qu'ils estiment que la loi peut avoir sur leur droit d'éduquer leurs enfants dans la langue et la culture de leur choix.
Elle a affirmé qu'il est important pour nous de nous tenir aux côtés des peuples autochtones en tant que gouvernement fédéral pour s'assurer qu'ils conservent leurs droits, qu'ils aient le droit d'éduquer leurs enfants de manière à ce qu'ils atteignent le succès.
La question avait initialement été soulevée par le chef de la communauté de Gesgapegiag, John Martin, lors des allocutions précédant la période de questions des journalistes.
Quand on regarde la province de Québec, une des questions majeures, particulièrement pour les communautés [autochtones] de langue anglaise, est celle des lois sur la langue française. Depuis 40 ans, nous sommes confrontés à des lois linguistiques. Nous avons des étudiants qui ne peuvent obtenir leur diplôme parce qu'ils étaient incapables d'obtenir les crédits dont ils avaient besoin et la loi 96 élève le mur encore plus haut, avait dit le chef Martin.
Le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard, avait également amené la question sur le tapis en faisant état d'une lettre d'appui reçue il y a environ deux semaines de la ministre Hajdu qui, en seulement quelques mots, a confirmé que le gouvernement du Canada appuiera les Premières Nations lorsque viendra le temps de défendre leurs droits et de faire respecter ce qu'elles croient être leur droit d'enseigner à nos propres enfants notre culture.
La question est revenue lors de la période de questions et Mme Hajdu a indiqué avoir partagé ses préoccupations avec le ministre responsable du dossier à Québec, Simon Jolin-Barrette. Puis elle est revenue à la charge : Nous ne pas pouvons placer des barrières sur la route d'enfants qui cherchent à atteindre leur plein potentiel, incluant des barrières qui impliquent la langue.
John Martin, pour sa part, rappelle que les Premières Nations sont le troisième partenaire dans la Constitution. Nous sommes signataires de la Constitution et nous avons des droits constitutionnels. Et ces droits constitutionnels comprennent des droits linguistiques, les mêmes droits qu'a le Québec, a-t-il dit.