Opioïdes aux États-Unis : des pharmaceutiques verseront 590 M$ aux Autochtones
Radio-Canada
Accusés d’avoir alimenté la crise des opioïdes aux États-Unis, le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson et trois grands distributeurs de médicaments ont accepté de verser une indemnisation de 590 millions de dollars aux 574 communautés autochtones reconnues par le gouvernement américain.
En vertu d'un accord déposé mardi auprès d'un tribunal de l'Ohio, Johnson & Johnson déboursera 150 millions sur deux ans. Les distributeurs McKesson, AmerisourceBergen et Cardinal Health, eux, payeront près de 440 millions de dollars sur une période de sept ans.
La crise des opioïdes – qui a entraîné la mort de centaines de milliers d’Américains en deux décennies –, a déclenché plus de 3300 poursuites, en grande partie par des gouvernements d’États et de collectivités.
Les peuples autochtones ont été particulièrement touchés par cette épidémie mortelle, rappelle l'accord, en soulignant qu'ils ont notamment souffert du plus haut taux de surdoses par opioïdes par habitant au pays.
« Pour cette raison, les gouvernements tribaux à travers les États-Unis ont dû dépenser des sommes considérables pour couvrir les coûts de la crise des opioïdes, y compris des coûts plus élevés pour les soins de santé, les services sociaux, de protection de l'enfance, d'application de la loi. »
Au moins 85 % des fonds provenant de l'accord conclu mardi devront être utilisés pour lutter contre l'épidémie, a déclaré Geoffrey Stommer, un avocat représentant les tribus.
La nation Jamestown S'Klallam, dans l'État de Washington, compte pour sa part se servir de l'argent pour construire un centre de traitement de 17 millions de dollars. La consommation d'opioïdes, la toxicomanie et l'alcoolisme ont été très problématiques pour nous tous, a déclaré le chef de la nation, Ron Allen.
L'accord conclu mardi intervient un an après que McKesson, AmerisourceBergen, Cardinal Health et Johnson & Johnson ont accepté de verser jusqu’à 26 milliards de dollars à des États et des collectivités afin de solder des poursuites en lien avec la crise des opioïdes.
Ces poursuites allèguent que les distributeurs ont fait preuve d’un contrôle laxiste qui a permis le détournement de quantités massives d'analgésiques vers des circuits illégaux et que les fabricants de médicaments ont minimisé le risque de dépendance dans leur promotion des produits.