Nucléaire iranien : Washington s’impatiente, l’Europe s’inquiète, Téhéran temporise
Radio-Canada
La visite en Iran du coordonnateur de l'Union européenne pour des discussions destinées à raviver l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien intervient à un moment critique, ont dit les diplomates de l'« E3 », les trois pays européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne) parties prenantes de l'accord.
Cette visite d'Enrique Mora, prévue jeudi, ne peut être considérée comme s'inscrivant dans les affaires courantes du fait de la situation nucléaire qui se dégrade, ont dit les diplomates de l'E3 dans une note.
L'émissaire spécial américain pour l'Iran a quant à lui prévenu que les États-Unis étaient prêts à envisager toutes les options si l'Iran était réticent à revenir dans le cadre du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais), semblant signaler une ligne plus dure de Washington à l'égard de Téhéran.
Rob Malley a indiqué que les États-Unis et Israël étaient unis par la volonté d'empêcher l'Iran de développer l'arme nucléaire, alors qu'une réunion trilatérale à haut niveau ministériel USA-Israël-Émirats arabes unis était organisée dans la journée à Washington.
Nous serons prêts à nous ajuster à une réalité différente dans laquelle nous devrons étudier toutes les options pour répondre au programme nucléaire de l'Iran si celui-ci n'est pas disposé à respecter les contraintes de l'accord de 2015, a-t-il dit par visioconférence devant un cercle de réflexion de Washington.
Engagées en avril dernier dans la capitale autrichienne, Vienne, les discussions indirectes destinées à ramener l'Iran et les États-Unis dans le cadre du PAGC ont été ajournées en juin, dans la foulée de l'élection présidentielle iranienne ayant débouché sur l'arrivée au pouvoir d'Ebrahim Raïssi, partisan d'une ligne dure avec l'Occident.
Depuis que l'ancien président américain Donald Trump a retiré les États-Unis du PAGCPlan d'action global commun en 2018, l'Iran s'est affranchi par étapes des termes de l'accord et, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a accéléré l'enrichissement de son uranium pour le rapprocher du grade militaire.