Nouvelles tensions entre la France et le Mali
Radio-Canada
La décision du gouvernement malien d’entamer des discussions avec le groupe de mercenaires russes Wagner a l’effet d’un mouvement tectonique dans la région du Sahel, considérée comme un pré carré de la France, l’ancienne puissance coloniale.
Paris a dû dépêcher lundi la ministre des Armées, Florence Parly, pour obtenir des assurances des militaires maliens au pouvoir et affirmer la détermination de la France à poursuivre son engagement dans le pays.
Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, le montant du contrat entre Bamako et le groupe Wagner, qui prévoit le déploiement de mercenaires en collaboration avec l’armée malienne ainsi que la protection de hautes personnalités, s’élèverait à environ 13,6 millions de dollars.
Les militaires maliens expliquent leur choix par la nécessité de se déployer dans des zones abandonnées. On ne peut pas les laisser vides. On ne peut pas nous interdire d’acheter du matériel à un pays avec lequel on a un accord parce qu’un autre ne veut pas ?, avait souligné le premier ministre Choguel Maïga.
Lors de sa rencontre avec le ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, Mme Parly a dit avoir abordé le dossier Wagner et insisté sur le fait qu'au moment où jamais la communauté internationale n'a été aussi nombreuse à combattre le terrorisme [au Sahel], un tel choix serait celui de l'isolement.
Il faut que chacun soit bien conscient des conséquences d'une coopération avec la société russe, a-t-elle indiqué aux journalistes dans l'avion qui la ramenait en France, dont une de l'AFPAgence France-Presse, précisant que le colonel Camara lui avait assuré qu'aucune décision n'avait encore été finalisée.
Dans l'entourage du ministre malien de la Défense, on confirme à l'AFPAgence France-Presse qu'aucun acte n'a été posé avec Wagner. Aucun acte.
