Nouvelle polémique à l’institut de Didier Raoult en France
Radio-Canada
L'institut que dirige le professeur français Didier Raoult, chantre de l'hydroxychloroquine pour traiter le COVID-19, se trouve de nouveau pris dans une polémique, après des accusations d'essais cliniques illégaux contre la tuberculose, ce qu'il nie.
L'infectiologue et l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, dans le sud-est de la France, ont acquis une vaste et controversée notoriété avec la pandémie de COVID-19, en promouvant un traitement contre la maladie à base d'hydroxychloroquine, malgré l'absence aujourd'hui encore d'effet prouvé.
Cette fois, l'IHUInstitut hospitalo-universitaire est sur la sellette pour une présumée expérimentation sauvage contre la tuberculose menée depuis 2017, qui aurait provoqué chez plusieurs patients, dont un mineur, de graves complications, selon les accusations portées voici une semaine par le site d'informations Mediapart.
Citant des employés de l'Institut qui ont requis l'anonymat ainsi que des comptes rendus d'hospitalisations, Mediapart précisait que des équipes de l'IHUInstitut hospitalo-universitaire avaient testé une combinaison de quatre médicaments dont l'efficacité conjointe n'avait jamais été évaluée contre cette maladie infectieuse.
L'autorité de tutelle des hôpitaux de Marseille, l'AP-HM, dont l'IHUInstitut hospitalo-universitaire dépend, a aussitôt lancé une enquête et confirmé, quelques jours plus tard, que certains des patients traités contre la tuberculose avec la combinaison d'antibiotiques mise en cause avaient été atteints de complications rénales, dont au moins un d'entre eux a nécessité une intervention chirurgicale.
L'AP-HMautorité de tutelle des hôpitaux de Marseille a précisé qu'elle avait bien déposé un protocole de recherche sur cette combinaison d'antibiotiques en août 2019, mais qu'il avait été retiré un mois plus tard compte tenu des réserves émises par l'Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM), chargée en France d'autoriser les recherches impliquant des êtres humains.
Or, l'IHUInstitut hospitalo-universitaire Méditerranée a continué à délivrer ces traitements, a expliqué à l'AFPAgence France-Presse la porte-parole de l'AP-HMautorité de tutelle des hôpitaux de Marseille.