Norbourg, un rare thriller financier québécois, prend l’affiche le 22 avril
Radio-Canada
Le film Norbourg prend l’affiche le 22 avril au Québec, un peu plus de 15 ans après le début de l’affaire Norbourg, qui reste le plus grand scandale financier de l’histoire de la province. Vincent-Guillaume Otis y incarne Éric Asselin, éminence grise qui a tiré les ficelles de cette fraude massive, dans l’ombre de Vincent Lacroix, joué par François Arnaud.
Norbourg est un objet cinématographique plutôt rare au Québec, un thriller financier se déroulant presque à huis clos dans les tours à bureaux du centre-ville de Montréal, un peu à l’image de films américains comme Le loup de Wall Street (2013) ou La casse du siècle (2015).
Le film est réalisé par Maxime Giroux – connu notamment pour avoir tourné Félix et Meira (2014) – à partir d’un scénario de Simon Lavoie, qui a commencé à y travailler il y a près de 10 ans.
Au-delà des faits plus spectaculaires de l’affaire – 130 millions de dollars dérobés à 9000 victimes – relayés en boucle dans les nouvelles à l’époque, le scénariste voulait lever le voile sur les dessous du scandale et sur son architecte principal, méconnu du public, Éric Asselin.
Éric Asselin était un enquêteur de la Commission des valeurs mobilières du Québec (CVMQ), ancêtre de l’Autorité des marchés financiers. Dans le cadre de son travail, il a passé une bonne partie de sa vie à voir passer des sommes d’argent faramineuses, sans jamais pouvoir y toucher; un terreau fertile pour la cupidité.
J’ai découvert cet être caché dans l’ombre, calculateur, dont les motivations, comparativement à Vincent Lacroix, sont beaucoup plus ancrées dans une espèce d’amertume et de frustration, explique Vincent-Guillaume Otis, qui ne connaissait pas non plus l’histoire d’Éric Asselin avant d’être approché pour l’incarner à l’écran.
Bien que M. Asselin était le véritable cerveau derrière la fraude mise en œuvre par Vincent Lacroix et son entreprise de gestion de fonds de placement, Norbourg, il a été épargné par la justice parce qu’il a changé de camp au dernier moment, trahissant son complice après avoir trahi sa profession.
Il a joué ses cartes de façon très intelligente tout au long du processus, explique Vincent-Guillaume Otis. Vincent Lacroix, lui, était plutôt naïf. C’était un peu comme une partie de poker pour lui; il s’amusait.
Film plus cérébral que sentimental, Norbourg s’intéresse d’abord au côté technique des magouilles financières élaborées par Lacroix et Asselin. Évidemment, les quelque 9000 victimes de fraude ne sont pas oubliées, mais elles ne sont pas nécessairement au cœur de l’intrigue.