Naufrage dans la Manche : Londres propose ses propres discussions « urgentes »
Radio-Canada
Le gouvernement britannique a indiqué dimanche qu'il allait organiser ses propres discussions pour lutter contre les passeurs de migrants dans la Manche, après avoir été exclu par Paris d'une réunion européenne de crise à ce sujet.
La ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, ne participera pas dimanche après-midi aux discussions entre l'Allemagne, les Pays-Bas, la France et la Belgique sur la question migratoire, organisées à Calais (nord de la France), après une brouille diplomatique avec Paris.
En réaction, Mme Patel a annoncé dans tweet qu'elle aurait des entretiens urgents avec [ses] homologues européens la semaine prochaine, pour éviter de nouvelles tragédies dans la Manche, après que 27 migrants y ont péri mercredi en tentant de rejoindre l'Angleterre à bord d'une petite embarcation gonflable.
Dans une tribune publiée dans le tabloïd The Sun, Priti Patel s'est par ailleurs dite désolée de ne pas pouvoir assister aujourd'hui à cette réunion avec [ses] homologues européens pour discuter de cette question urgente.
Paris a désinvité son allié britannique après une lettre jeudi du premier ministre Boris Johnson qui a déclenché le courroux de Paris. Adressée au président français Emmanuel Macron et publiée sur Twitter, la missive demandait à la France de reprendre les migrants arrivés en Angleterre.
La mort de ces 27 personnes doit être un appel clair à coopérer, collaborer et travailler encore mieux ensemble que nous ne le faisons déjà, a plaidé Mme Patel, rappelant que le Royaume-Uni partageait une longue histoire de collaboration constructive avec nos amis d'outre-Manche.
Selon la ministre, le travail conjoint de Londres et de Paris a permis d'éviter plus de 20 000 traversées cette année et de procéder à plus de 400 arrestations depuis 2020. Mais nous pouvons en faire beaucoup plus, a-t-elle affirmé, appelant à davantage d'actions efficaces et coordonnées des deux côtés de la Manche.
Malgré la brouille avec Paris, le Royaume-Uni continue en effet de proposer à la France plusieurs actions conjointes, dont le déploiement de patrouilles communes sur les côtes françaises.
C'est exactement le genre de choses que nous devons mettre en place, a martelé le ministre de la Santé Sajid Javid, pour qui le premier ministre britannique n'a pas du tout eu tort de divulguer la lettre sur Twitter, un des principaux reproches émis par le gouvernement français.