
Nathan Landry, ce lanceur qui ne rêvait pas aux Ligues majeures
Radio-Canada
Dans le monde du sport comme dans la vie, « tout vient à point à qui sait attendre » peut sembler un cliché facile pour parler de persévérance. Mais cette expression sied parfaitement à Nathan Landry, un rare joueur de la Mauricie—Centre-du-Québec repêché dans les Ligues majeures de baseball, qui se prépare à participer à son premier camp professionnel. Et qui, parallèlement, aime répéter haut et fort « qu’on n'a pas tous besoin d'avoir le même parcours pour réussir dans la vie ».
Certains pourraient penser que la vie du Victoriavillois de naissance et Trifluvien d’adoption a changé le 19 juillet 2022, quand il a entendu son nom au 15e tour du repêchage. Certes, le releveur gaucher est très heureux que les Red Sox de Boston aient fait de lui le 459e choix de l’encan annuel. Mais cette sélection devient plutôt la manche suivante dans son parcours atypique. Une voie non tracée d’avance qui peut même servir de motivation, comme lorsqu’il s’adresse à des jeunes.
On me dit beaucoup : "Tu as été repêché, est-ce un exploit pour toi?" Oui, c'est intéressant, mais dans ma tête, j'ai encore beaucoup de chemin à gravir, et on dirait que ça fait juste commencer pour moi. Je veux le voir comme le début, et justement, voir, en tant que joueur, jusqu'où je peux aller, tout en travaillant fort 24/7, 12 mois par année , raconte-t-il humblement.
Nathan Landry n’est pas de ceux qui tombent amoureux d’un sport avant même de savoir marcher. Comme des milliers de Québécoises et de Québécois, c’est sur des patinoires qu’il a passé sa petite enfance, jusqu’à ce qu’il découvre le baseball, au début de l'adolescence.
Je n’ai pas l'histoire classique que tu commences à 5 ans. J'ai grandi plus au hockey et c'est à l'âge de 12 ans que j'ai dit à ma mère que je voulais commencer le baseball. J'ai commencé dans les petites ligues. Je n'étais même pas dans un sport-études baseball, se souvient-il.
Et il n’a pas occupé la position de lanceur avant sa troisième année. Après mon premier match, je ne voulais pas y retourner. J’ai dit : "Je n’aime pas ça, c’est terminé pour moi!", avoue-t-il.
Et pourtant! Vers l’âge de 16 ans, il retourne au monticule et le déclic commence à se produire. Et s’en suivent un déménagement à Trois-Rivières, des études au Collège Laflèche et cinq saisons avec l'équipe junior des Aigles. Mais le rêve des Ligues majeures de baseball était bien loin d’envahir ses nuits. Même quand il est parti dans le Midwest américain rejoindre les Tigers de l’Université du Missouri.
« Je n'ai jamais vraiment pensé à ça avant ma deuxième ou troisième année aux États-Unis. Je dirais que ça n'a jamais vraiment été dans ma tête. J'ai tout le temps été un passionné de baseball. J'aimais ça, être sur le terrain. On parle beaucoup de rêves plus tard, je pensais plus à mon match présent. J'avais 19 ans quand je suis parti aux États-Unis pour la première fois... Il y en a, le repêchage, c'est à 17, 18 ans. Moi, ça s'est passé à 23 ans, parce que j'ai un parcours un peu différent, mais je suis très content de ce parcours-là, parce que j'étais plus mature physiquement et mentalement pour y aller. »
D'ailleurs, de son année 2022, il ne retient pas uniquement sa sélection au repêchage par les Red Sox. Il vient de terminer, à distance, son baccalauréat en administration des affaires.