Mort de Thomas Audet : la coroner Géhane Kamel demande plus d’argent pour les DPJ
Radio-Canada
La coroner Géhane Kamel recommande au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec de modifier les façons de faire de ses directions de la protection de la jeunesse (DPJ) et d’injecter plus d’argent afin d’éviter des drames comme la mort de Thomas Audet, survenue à Alma le 18 juin 2016.
Le bambin de deux ans est décédé après avoir subi plusieurs blessures. Il était sur la liste d’attente de la DPJ depuis trois semaines au moment de rendre l’âme dans l’appartement où il habitait avec sa mère et son beau-père à l’époque.
Afin de faire la lumière sur les événements et éviter qu’une telle situation ne se reproduise, la coroner Kamel avait été mandatée par la coroner en chef du Québec en février 2022 pour présider une enquête publique.
Les audiences se sont déroulées sur cinq jours en septembre et en octobre 2022, au palais de justice de Chicoutimi. Les grands-parents paternels de Thomas Audet, qui ont réclamé la tenue de l’enquête, ont été entendus, tout comme les parents de l’enfant et son beau-père au moment du décès.
Le rapport de la coroner Kamel était très attendu par la famille. Le document de 26 pages contient une série de recommandations. Parmi elles : la mise en place, au sein des DPJ, d’une mesure d’exception indiquant que tous les enfants âgés de cinq ans et moins qui font l’objet d’un signalement doivent faire l’objet d’une évaluation sans délai et d’un suivi journalier de la situation.
Après le signalement du 17 mai 2016, une intervenante de la DPJ, qui est regroupée sous le giron du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-Lac-Saint-Jean, a attribué un code 3 au dossier de Thomas. Ce code signifie qu’une intervention était requise dans un délai de quatre jours ouvrables.
Tout au long des audiences souvent chargées d’émotion, la coroner Kamel a relevé l’importance de valoriser la pratique professionnelle au sein des DPJ. Le manque d’effectifs a été soulevé à plusieurs reprises par les intervenants au dossier et certains gestionnaires.
Parmi ses recommandations, la coroner réitère l’importance de travailler au recrutement et à la rétention du personnel en protection de la jeunesse, notamment en s’assurant de ratios adaptés aux besoins des clientèles visées.
Elle revient sur les budgets faméliques accordés aux DPJ et remet en question le fonctionnement du système de codification lors de signalements.