
Mort d’un agent de sécurité au Walmart : Nacime Kouddar se retrouve sans avocat
Radio-Canada
Coup de théâtre au palais de justice de Sherbrooke. Alors qu'il avait annoncé son intention de plaider coupable de deux des trois chefs d'accusation en lien avec le délit de fuite mortel survenu à Sherbrooke en avril 2020, selon les avocats au dossier, Nacime Kouddar s'est ravisé lundi soir et n'a pas reconnu sa culpabilité mardi.
L'avocate de la défense, Me Kim Dingman, a demandé au juge Paul Dunnigan un mandat de cesser d’occuper, ce qui veut dire qu'elle ne représentera plus Nacime Kouddar. Le juge a accepté.
Je respecte vraiment la décision de mon client, même si j’ai beaucoup d’empathie pour ce que la famille de la personne décédée vit. C’est malheureux, on espère toujours que les processus judiciaires soient entendus le plus rapidement possible, mais je pense qu’il est important que monsieur réfléchisse bien à la situation, puis s'il veut se prévaloir de ses droits, d’avoir un avocat qui va adéquatement le représenter, a souligné l'avocate.
L'accusé fait face à trois chefs d'accusation, dont homicide involontaire coupable, conduite dangereuse causant la mort ainsi que délit de fuite causant des lésions corporelles, puis entraînant la mort.
Rappelons que l'homme de 27 ans a été impliqué dans une altercation avec Philippe Jean, le 4 avril 2020, dans le stationnement du Walmart des Galeries Quatre-Saisons, à Sherbrooke. Puis, il a happé la victime avec sa voiture. Finalement, le père de famille de cinq enfants est mort le 20 août 2020, après plus de quatre mois dans le coma.
Selon le ministère public, Nacime Kouddar avait annoncé sa décision de plaider coupable il y a six mois. C'est une date importante pour la famille. La conjointe et la sœur de la victime sont ici. D'autres membres de la famille sont branchés par Internet pour assister à ce moment. Ils attendaient ça depuis longtemps. Je comprends aussi que l'accusé a droit à une défense pleine et entière, a indiqué la procureure, Me Geneviève Crépeau.
« Un autre prolongement des procédures alors qu’on s’attendait à une étape importante aujourd’hui, c’est difficile pour eux [les membres de la famille]. Ça fait deux ans déjà, et les délais continuent de s’allonger. »
La conjointe de la victime, Marylaine Bélair, souligne qu'elle aurait souhaité tourner la page. Elle est tout de même restée écouter toute l'audience mardi.
Je veux qu’il voie un peu et qu’il réalise que je comprends que oui, il a sa situation à gérer, mais que ça a un impact. Mon mari n’est plus là, lui, c’est fini l’impact, mais moi je l’ai, mes enfants l’ont, les parents et la famille de Philippe [...]. Ça impacte beaucoup de gens, et de jouer au yo-yo, c’est jouer avec nos émotions un peu aussi, a-t-elle soutenu.
