
Mort à Senneterre : aucun lien avec la fermeture de l’urgence locale, croit Legault
Radio-Canada
Pressé de questions sur la mort d’un homme de Senneterre au moment où l’urgence locale était fermée, le gouvernement Legault s’est rabattu jeudi sur la conclusion des autorités locales selon lesquelles il n’y a aucun lien entre les deux événements.
On a parlé avec la PDG du CISSS [de l’Abitibi-Témiscamingue]. Selon elle, la fermeture de l’urgence n’a rien à voir avec le décès, s’est contenté de commenter le premier ministre François Legault, après avoir offert ses condoléances à la famille et aux proches du défunt, Richard Genest.
M. Legault s’est ensuite dirigé vers le Salon bleu pour la période de questions, ignorant les questions des journalistes qui lui demandaient quand l’urgence de Senneterre sera rouverte à temps plein ni s’il considérait le décès de M. Genest comme un avertissement.
À la période de questions à l'Assemblée nationale, M. Legault s'est retranché derrière la même ligne de défense, mais en s'offusquant que la cheffe de l'opposition officielle, Dominique Anglade, fasse un lien entre la mort de M. Genest et la fermeture de l'urgence.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a abondé dans le même sens, en invitant quiconque, dont les membres de la famille de M. Genest, à transmettre au coroner d'autres informations qui mériteraient d'être analysées. S’il y a besoin d’une révision, on la fera, a-t-il assuré.
« Le coroner, c’est un médecin, qui dit : "j’ai le cas d’un particulier, sa santé est particulière, et j’ai deux facteurs – une fermeture d’urgence et un service ambulancier. Il dit : il n’y a aucun lien entre les deux. Moi je me fie au coroner, basé sur les faits qu’il a. »
Après avoir subi un malaise pendant la nuit, alors que l'urgence du CLSC de Senneterre était fermée, Richard Genest a attendu une ambulance pendant deux heures dans sa résidence. L'ambulance de Senneterre étant déjà en direction de Val-d'Or, les services d'urgences de Barraute ont dû intervenir.
Une fois dans cette ambulance, M. Genest a été transporté à l'hôpital de Val-d'Or, mais en vain : il a dû être transféré à nouveau à celui d'Amos pour voir un chirurgien vasculaire. Selon la mairesse, Nathalie-Ann Pelchat, il aurait rendu l'âme dans l'ascenseur l'amenant vers la salle d'opération.
Selon le chirurgien vasculaire qui devait l'opérer, la prise en charge du patient cinq minutes plus tôt aurait pu tout changer, a d'ailleurs écrit la mairesse dans une lettre expédiée mercredi au ministre de la Santé. Cette version contredit celle livrée par MM. Legault et Dubé jeudi matin.
