
Moment de grâce avec Half Moon Run et l’OSM
Le Journal de Montréal
C’était soir de retrouvailles, mardi à la Maison symphonique. Pour la première fois depuis 2017, Half Moon Run rejoignait les musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal pour le premier de trois concerts. On s’attendait à du très beau et on n’a pas été déçu.
Devon Portielje, Conner Molander et Dylan Phillips en ont fait du chemin depuis la première fois où on les avait vus dans la petite salle du Savoy du Métropolis, en novembre 2011.
Il y a de quoi de réjouissant de voir à quel point les trois musiciens ont pris du bagage, au point d’être complètement à l’aise de jouer «au sein» d’un orchestre symphonique.
En entrevue avec Le Journal la semaine dernière, Dylan Philipps nous avait dit vouloir marier le plus possible le trio à l’orchestre pour cette résidence de trois soirs. Pour ce faire, les membres de Half Moon Run avaient décidé de baisser le volume de leurs instruments, car l’acoustique de la Maison symphonique est la plus optimale quand la musique n’est pas amplifiée.
Mardi soir, cela a résulté en un son moins fort que les concerts rock habituels du trio. Il a fallu s’y habituer lors des premiers morceaux, qui ont pris du temps à réchauffer le public. Mais une fois bien acclimaté, on n’a plus regardé en arrière et on a apprécié pleinement la prestation que l’on avait devant nous.
Cinq tableaux
Étant actifs depuis une quinzaine d’années, Devon, Conner et Dylan ont voulu piger un peu partout dans leur répertoire, en mettant un peu plus l’accent sur leur dernier album, Salt, paru en 2023.
Au lieu de faire une simple enfilade de chansons, les musiciens ont séparé le concert en cinq tableaux qui comptaient chacun entre trois et cinq pièces. Les trois premiers tableaux se sont principalement concentrés sur des chansons récentes du groupe, incluant certaines jamais jouées en concert.
Alors que les Everyone’s Moving Out East, 9beat et Goodbye Cali ont procuré de bons moments d’entrée de jeu, c’est à l’arrivée de Razorblade, en fin de deuxième tableau, que le spectacle a pris sa véritable envolée. La fin corrosive, avec des bruits rappelant le tonnerre, nous a montré que l’OSM habituellement très propret pouvait aussi se salir un peu les mains.
