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Michelle Sound, une première exposition solo tambour battant
Radio-Canada
Soulagement! Les tambours en peau et en fourrure que Michelle Sound a confectionnés ces derniers mois ont fini par être exposés après moult rebondissements et un report du vernissage au Centre d'art daphne, dans la Petite-Patrie, à Montréal.
Une nouvelle forme de pointillisme s’invite dans cette galerie autogérée par des artistes autochtones. Comme celle-ci fait partie, avec les musées, des derniers bastions encore ouverts de la culture, il serait dommage de s’en priver.
Les tons pastel et la douceur des fourrures de lapin qui constellent les cimaises transforment l’espace en cocon où il fait bon s’aventurer en plein hiver, surtout en remontant la rue Saint-Hubert battue aux quatre vents. Encore un effort pour atteindre le Centre d'art daphne, au numéro 5842…
L’artiste à l’honneur, membre de la Nation crie de Swan River, emploie de façon surprenante et exubérante un processus très prisé : le détournement.
Ses tambours n’en sont plus tout à fait, mais même injouables, ils deviennent d’autres symboles de l'identité des Premières Nations. Le rythme d’un cœur qui bat, caractéristique de l’instrument dans les pow-wow, s’applique aux figures féminines qui auront tant fasciné Michelle Sound.
« Ensemble, les tambours sont une force à honorer et à vénérer. Les tambours vous dominent. Les tambours sont beaux mais injouables, tout comme les femmes autochtones coriaces qui ont inspiré Michelle Sound. »
Les œuvres exposées font en effet référence aux femmes fortes qu’elle a connues dans son enfance, tantes, mères et grand-mères, a expliqué l’artiste lorsqu'on l'a jointe à Regina, où elle installe sa prochaine exposition.
Je les regardais se préparer quand elles sortaient, que ce soit pour aller souper ou pour magasiner, se souvient-elle, et je les trouvais très cool avec leurs rires tonitruants et leur rouge à lèvres carmin. Elles semblaient bien s’amuser entre elles.
Comme un pied de nez à l'air du temps, le travail de l’artiste crie renoue ici avec la théâtralité. Sur ces tambours-canevas, la palette de couleurs est à la hauteur d’un flamboiement kitsch, rouge et décomplexé qui renvoie aux années 1990. Mais l'artifice, loin d'éteindre l'émotion, la rehausse.