Marché locatif à Montréal : « C’est rendu le far west! »
Radio-Canada
Alex (nom fictif) montre la chambre meublée qu’il loue depuis juillet. L’appartement situé dans Ville-Marie est propre, gris, très impersonnel. Les murs sont nus. Normal, c’est interdit de décorer. Il partage le logement avec deux locataires qu’il n’a pas choisis.
Qui en sont les propriétaires? Il n’en a aucune idée : il a signé son bail en ligne, sans même avoir visité la chambre qu’il occuperait. Il fait affaire avec une entreprise qu’il croyait être simple gestionnaire de plusieurs immeubles d’appartements pour étudiants.
Tout allait bien jusqu’à ce qu’il découvre, dans son contrat, deux informations qui l’ont déstabilisé. Il n’est pas locataire, mais bien sous-locataire. Et ce contrat de sous-location contient de nombreuses clauses abusives ou carrément illégales.
L’entreprise avec qui le jeune homme fait affaire est en fait locataire de l’immeuble qu’il occupe. Avec l’accord des propriétaires, cette entreprise sous-loue les chambres de chaque appartement sous forme de colocation pour des périodes allant de quelques mois à un an. Le public cible : les étudiants.
Cette formule avait d’ailleurs tout pour plaire à Alex. Aucune résidence étudiante n’était libre et il trouvait ses recherches d’un logement abordable et à proximité de l’UQAM bien ardues. C’était moins cher qu’ailleurs. La chambre était meublée, ce que je cherchais. La formule est simple, pratique, clé en main, explique celui qui en est à sa première expérience d’hébergement hors du foyer familial.
Toutefois, il déchante depuis quelque temps. Dépôt obligatoire non remboursable avant la fin du contrat, pénalités quotidiennes pour chaque jour de retard dans le paiement du loyer, frais pour chauffage jugé excessif, obligation de faire affaire avec une compagnie d’assurance habitation présélectionnée, voilà quelques-unes des clauses illégales inscrites dans l’entente que tout futur sous-locataire doit pourtant signer pour obtenir une chambre gérée par cette entreprise.
Alex est heureux de savoir maintenant qu’il pourra, le cas échéant, contester ces clauses, mais il est conscient que ce ne sera pas le cas de tous.