
M. Roberge, la petite Anaïs n’est pas une exception
TVA Nouvelles
Les services offerts en milieu scolaire diffèrent d’une région à l’autre. Dans certaines régions, le mandat d’intervention et de soutien aux maternelles 4 ans est celui des orthophonistes du milieu de la santé.
Le cas décrit dans l’article sur la petite Anaïs est loin d’être une exception, autant pour les élèves de maternelle que ceux du primaire et du secondaire. Les impacts de difficultés de langage, d’un trouble du développement du langage (anciennement appelé dysphasie) ou d’un autre trouble de la communication sont nombreux sur les apprentissages et la socialisation au quotidien dans le milieu scolaire.
De plus, il est important de considérer que 80 % des troubles d’apprentissage sont liés à des difficultés sur le plan du langage1 et que ces mêmes difficultés peuvent mener à un trouble de santé mentale. Finalement, selon une étude britannique, chaque dollar investi en orthophonie pédiatrique permet à l’usager de produire 6,43 $ en revenu supplémentaire au cours de sa vie2.
Monsieur Roberge, vous parlez d’un cas sur un million qui n’a pas accès aux services en orthophonie dont il a besoin dans le système public. Nous croyons plutôt qu’il y a souvent plusieurs enfants par classe qui sont dans cette situation. Les difficultés d’attraction et de rétention des orthophonistes dans le système public sont connues depuis longtemps et ont des répercussions sur de nombreux jeunes, familles et membres de l’équipe-école.
Combien de familles doivent débourser elles-mêmes les services en orthophonie puisqu’elles n’y ont pas ou pas suffisamment accès dans le réseau public ? L’orthophoniste scolaire occupe une place stratégique en étant à l’intérieur de l’école et a donc de multiples opportunités de travailler en synergie avec les différents intervenants gravitant autour de l’enfant en difficulté.
Il est temps d’apporter des améliorations aux conditions de travail afin de permettre l’attraction et la rétention des orthophonistes. Le nombre de finissants en orthophonie qui se dirigent vers le privé est en constante augmentation. La pratique privée est devenue encore plus attirante avec la panoplie de clients en attente. Plusieurs orthophonistes du milieu scolaire, qui ont un baccalauréat en enseignement, songent à quitter la profession pour devenir enseignants puisque le salaire et les horaires de travail sont plus avantageux.
Voici, selon nous, quelques pistes de solutions à envisager :
– Ajuster le salaire des orthophonistes québécoises pour qu’il soit similaire à celui des orthophonistes du reste du Canada ;
– Inclure le paiement de la cotisation pour l’Ordre des orthophonistes et des audiologistes dans la convention collective ;
