Logement abordable : quel bilan en Ontario?
Radio-Canada
Peut-on encore parler de logements abordables en Ontario? Le marché est saturé, aussi bien pour l'accès à la propriété que la location d'appartement.
Selon des experts, les programmes mis en place par les gouvernements fédéral et provincial ne répondent pas à la demande criante de logements.
Le logement abordable, ça n’existe presque plus, se désole Katia Augustin, courtière immobilière chez Century 21 Showtime à Windsor. Côté propriétaires, les ventes sont faciles, mais pour les acheteurs, c’est la pénurie. Pour preuve, la professionnelle cherche un logement pour une de ses clientes depuis un an et demi.
Il faut dire que le marché s’est envolé. Selon elle, le prix moyen d’une maison à Windsor dépasse actuellement les 570 000 $, soit une hausse de près de 36 % en un an.
Le parc locatif est lui aussi en crise. C’est sûr qu’il y a des initiatives du côté municipal et du fédéral pour construire des logements abordables, mais ce sont des gouttes d’eau, ça ne répond pas à la demande, précise Katia Augustin.
Présentement, 5500 ménages sont inscrits sur une liste d’attente pour un logement social dans la ville. C’est difficile, et c’est long, reconnaît Debbie Cercone, directrice générale des services à l’enfance et au logement à Windsor.
Elle estime que cette attente peut durer des années. Selon elle, les demandes pour un logement social ou abordable ont augmenté de 100 % depuis 2013. Mais dans le même temps, la ville s’est vue amputée d’un programme de subvention octroyé par la province depuis 2006.
Windsor est loin de faire figure d’exception en Ontario. Les villes de la province sont soumises à des tensions dans le marché locatif qui se répercutent sur les ménages à revenus faibles et modérés. Spéculation immobilière, expropriations, embourgeoisement : les habitants les plus marginalisés font face à de nombreux obstacles dans leur recherche d’un toit.
Mais que couvre le terme abordable?