Les Ukrainiens veulent plus d’actions concrètes de l’administration Biden
Radio-Canada
Il y a un peu plus d'un million de personnes d'origine ukrainienne qui sont établies aux États-Unis. Cette population apprécie beaucoup l'élan de solidarité à travers le monde pour dénoncer l'invasion russe, mais au-delà des paroles d'encouragement, elle souhaite plus de gestes concrets du gouvernement américain.
Entre deux séances d'entraînement de son équipe de soccer, les Ukrainian Nationals de Philadelphie, Roman Chuprynyak profite d’un répit nécessaire pour son équilibre mental. Du matin au soir, il suit toutes les nouvelles en provenance de son pays d'origine, qu’il a quitté il y a 21 ans.
Aujourd’hui, il a encore des membres de sa famille dans son pays natal, alors que d’autres sont partis en Pologne ou en République tchèque. Ils sont très nerveux à cause de l’inconnu, de ce qui pourrait arriver. Jusqu’ici, les militaires ukrainiens tiennent le coup, peut-être que les Russes n’y arriveront pas.
Aux abords du terrain de soccer, Eugene Luciw, directeur des relations au Centre de sports ukraino-américain de Horsham, non loin de Philadelphie, coordonne les efforts de solidarité envers les Ukrainiens. On est très impliqués par le biais du club sportif, on communique aussi avec des familles pour leur donner un soutien moral.
Dans la région, la solidarité la plus visible se trouve dans une énorme salle du Centre culturel et éducatif ukrainien de Philadelphie, où, inlassablement, des bénévoles trient, étiquettent et empaquettent des biens nécessaires qui seront envoyés aux déplacés ukrainiens.
Natalie Firko, la présidente du centre, est submergée par l'aide et l'affluence des Américains. Déjà, plus de 3000 caisses remplies à craquer ont déjà été envoyées et un autre camion est en train d’être chargé.
Parmi les bénévoles qui s'affairent à emballer les paquets, Christine Perfecky, 80 ans, une Ukrainienne qui a fui l’URSS en 1944, à l’âge de 3 ans.
Quand elle voit des images de petites filles avec des rubans dans les cheveux qui fuient l’Ukraine aujourd’hui, elle se revoit avec son père, sa mère et leur valise. On n’aurait jamais pensé que ceci arriverait encore dans ce siècle, un démon qui veut voler notre pays, tuer tout le monde, constate-t-elle, émue.
Natalie Firko est émue de voir l’élan de solidarité internationale envers son peuple, mais elle voudrait bien davantage. Quand j’emballe des couches et du déodorant, je me dis qu'on devrait emballer plutôt des gilets pare-balles et des casques, de l'équipement militaire. En fait, on ne devrait pas s’en occuper, ce pays devrait s’en occuper.