
Les temps sont durs pour les propriétaires de dépanneurs
Radio-Canada
L’inflation, les exclusivités de produits, les frais pour les cartes de paiement, la concurrence des grandes bannières, les difficultés sont nombreuses pour les détaillants propriétaires, qui ont souvent bien peu de possibilités pour boucler leurs fins de mois.
Dans de petits commerces, comme le marché Sabrijoe du secteur Rock Forest à Sherbrooke, la marge de profit est bien mince pour les produits vendus. Si le salaire minimum augmente, il faut que tu ajustes tes prix, mais penses-tu vraiment qu'on fait ça ? On ne le fait pas, confie la propriétaire de l'endroit, Chantal Lemire.
Elle multiplie les tâches, mais surtout les heures de travail pour joindre les deux bouts. La comptabilité, les commandes, les inventaires, le prêt-à-manger et le service des clients, énumère-t-elle.
Pour se démarquer, mais surtout pour assurer la survie de son commerce, la propriétaire a démarré une section prêt-à-manger. Elle trouve cependant difficile de lutter contre les produits attrayants des grandes bannières.
« Je n'y crois pas. Je n'y crois plus, c'est trop difficile avec les produits commerciaux. »
Il n'en demeure pas moins que certains clients sont attachés à ce genre de service de proximité. Il y a toujours possibilité d'aller vers les grandes chaînes, mais ce n'est pas la même chose que les produits faits maison que je retrouve ici, ça c'est certain, a témoigné Christian Bovet, un client rencontré au marché Sabrijoe.
L’Association des détaillants en alimentation du Québec croit que l'intervention gouvernementale pourrait aider à sauver les petits commerces. Elle compte être présente lors de la campagne électorale.
Est-ce qu'il n'y aurait pas une façon d'aider financièrement, par exemple par une réduction de taxes municipales ou d'autres mesures fiscales ? Ça les appuierait pour les maintenir dans ces milieux-là. Eux n'ont pas la capacité d'acheter un gros volume, donc les marges sont moins importantes. Il faut les maintenir en place, a indiqué le porte-parole de l'Association des détaillants en alimentation du Québec, Stéphane Lacasse.
Si Chantal Lemire a trouvé une niche pour se démarquer, la concurrence des grandes enseignes dans ce créneau la laisse peu optimiste lorsque viendra le temps de passer le flambeau. Chaque fois qu'on pense qu'on a quelque chose, ils viennent le chercher. C'est assez spécial.
