
Les séries éliminatoires de l’hélium
Radio-Canada
Le sport professionnel a été marqué par plusieurs épisodes, plus ou moins amusants, au cours desquels les résultats des matchs ont été influencés par des facteurs extérieurs.
Au baseball, par exemple, on a connu l’ère des stéroïdes à compter de la fin des années 1990 jusqu’au milieu des années 2000. Il y a aussi eu, au cours des dernières saisons, l’ère de la balle juteuse, au cours de laquelle le nombre de circuits a considérablement bondi. La NFL a eu son scandale des ballons dégonflés, mais ça ne concernait que Tom Brady. La F1, quant à elle, vient de renouer avec les effets de sol qui avaient marqué le début des années 1980.
Et durant les années 1990, la LNH a traversé une période tellement défensive qu’on l’a baptisée l’ère de la rondelle morte.
Bref, vous saisissez l’esprit de la chose, comme on disait dans le film Slap Shot.
Eh bien, cette année, les statistiques disent que les séries éliminatoires de la Coupe Stanley sont en train de devenir l’une de ces périodes qui laissent une petite marque dans le temps. Au point où l'on pourrait même les baptiser les séries de l’hélium. Parce que, pour lever aussi facilement et aussi souvent, les bras des officiels en sont probablement chargés.
Tous les soirs depuis que les séries de ce printemps ont débuté, les amateurs qui regardent des matchs sont étonnés de constater le nombre élevé de pénalités décernées par les officiels. Et ce, souvent pour des peccadilles selon les standards établis au fil des ans.
Depuis des temps presque immémoriaux, les amateurs de hockey ont déploré l’existence de deux livres de règlements dans la LNH: celui de la saison que l’on appliquait avec plus de rigueur, et celui des séries éliminatoires, selon lequel il fallait presque mettre la vie d’un adversaire en danger pour se retrouver au banc des pénalités.
Cette année? On pourrait presque dire que l’on assiste au lancement d’un troisième livre parce que les officiels, incroyablement, distribuent encore plus de pénalités qu’en saison!
Après 39 matchs (avant les matchs de jeudi), les 16 équipes participant aux séries avaient profité de 3,99 avantages numériques par rencontre. À titre comparatif, les équipes de la ligue ont obtenu des moyennes identiques de 2,89 avantages numériques par match au cours des calendriers des saisons 2020-2021 et 2021-2022.
