Les propositions de Poutine seraient une façon de « gagner du temps »
Radio-Canada
Les propositions de pourparlers en vue d'un cessez-le-feu du président russe Vladimir Poutine ne seraient que poudre aux yeux selon Rémi Landry, aujourd'hui professeur associé à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, et anciennement haut-gradé des Forces armées canadiennes.
En entrevue au Téléjournal Estrie dimanche, l'ex-militaire dressait un sombre portrait des intentions réelles de Vladimir Poutine, qui a exprimé, ce week-end, le souhait de négocier, en tête-à-tête, avec le président ukrainien.
Depuis quelque temps, il y a beaucoup de paroles, mais pas beaucoup de gestes des Russes, amorce le professeur Rémi Landry. Monsieur Poutine serait d'accord pour une rencontre, mais avant cette rencontre il exigerait des propositions écrites, des demandes qui ralentissent le processus.
Pour le spécialiste en conflits armés, il s'agit en fait d'une façon, pour le président russe, de transformer sa stratégie, gagner du temps, tout en laissant planer qu'il y a un espoir positif que le conflit va se régler avec un cessez-le-feu.
L'objectif de Vladimir Poutine n'est nul autre que de briser le moral des Ukrainiens, affirme Rémi Landry. Le but ultime étant de mettre l'Ukraine à genoux.
Dimanche, des images choquantes de dizaines de civils tués dans la région de Kiev circulent dans les médias, alors même que Vladimir Poutine suggère des négociations.
Mais dans le contexte actuel, l'ex-militaire estime que l'OTAN a donné carte blanche à la Russie. D'un côté, on lui donne des armes, mais en même temps, on n'intervient pas militairement. Ce qui permet Poutine de bombarder des édifices civils, conclut-il.