Les petits homards aiment l’eau chaude, mais pas trop
Radio-Canada
Les chercheurs savaient que la température de l’eau était un facteur d’influence sur la croissance du homard. Ils sauront sous peu prédire le temps de croissance du petit homard jusqu’à la taille commerciale en prenant la température au fond de l’eau.
Entre le moment où une femelle pond ses œufs et celui où les homards seront devenus assez grands pour qu’un pêcheur puisse les capturer, il peut s’écouler jusqu’à une bonne dizaine d’années en eau froide. Leur croissance survient toutefois plus rapidement dans des eaux plus chaudes.
Le homard grossit de mue en mue. Au stade juvénile de la croissance, les homards, qui mesurent à peine un centimètre, changeront de carapaces plusieurs fois dans une année. C’est vraiment une version miniature de l’adulte, commente David Drolet, chercheur à l’Institut Maurice-Lamontagne.
C’est à ce moment qu’ils grandissent le plus rapidement. Par la suite, la croissance du crustacé va ralentir à une carapace par an, parfois moins.
Récemment, lors de deux étés très chauds, les biologistes responsables de l’évaluation des stocks ont constaté que la période de croissance des petits homards juvéniles jusqu’à la taille commerciale avait été beaucoup plus courte.
C’est venu confirmer que l’impact de la température sur les juvéniles peut être vraiment, vraiment important et qu’il y a une importance sur la dynamique des populations et la gestion des pêcheries, observe David Drolet.
L’observation a aussi confirmé que les scientifiques en savaient très peu sur la croissance des juvéniles. C’est maintenant un peu plus clair.
Pour comprendre l’influence de la température sur les homards, David Drolet a lancé un élevage peu ordinaire durant l’été 2021.
L’équipe a récolté 900 homards juvéniles qu’elle a installés dans 60 bassins aux températures différentes à l’Institut Maurice-Lamontagne, près de Mont-Joli. Ces petits homards, prêts à amorcer leurs mues, provenaient de trois secteurs différents : Matane, Listuguj et la baie de Fundy.