
Les pays peuvent-ils s’enrichir sans détruire la planète?
Radio-Canada
Il est possible de protéger l’environnement sans pénaliser l’économie, mais pas sans changements dans les politiques et les investissements, selon un rapport publié en juin par la Banque mondiale en collaboration avec Natural Capital Project, un regroupement de plusieurs organisations, dont l’Université de Stanford et l’Université du Minnesota, aux États-Unis.
« On peut en faire plus pour la nature tout en améliorant les performances économiques. »
Le rapport, intitulé « Nature’s frontier », indique qu’une gestion plus efficace des terres pourrait permettre de séquestrer 85,6 milliards de tonnes supplémentaires de dioxyde de carbone sans impact économique négatif.
De meilleures pratiques agricoles pourraient entraîner une augmentation des revenus annuels du secteur d’environ 329 milliards de dollars, tout en produisant suffisamment de nourriture pour assurer l’alimentation de la population mondiale jusqu’en 2050 sans perte de forêts et d’habitats naturels.
L’équipe du projet « Natural Capital » a élaboré des modèles en utilisant des études et données scientifiques afin d’établir la relation entre la manière dont les terres sont utilisées, le type de couverture végétale et la quantité de carbone séquestrée.
Les modèles indiquent que certains endroits ne sont pas propices à l’agriculture, mais pourraient être très efficaces pour piéger le carbone ou abriter des espèces.
D’autres endroits pourraient bénéficier d’une agriculture plus intensive. En Afrique subsaharienne, l’agriculture est très peu productive. Les agriculteurs n’ont pas accès aux intrants, ils n’ont donc pas de semences de haute qualité ni de bons engrais, dit Stephen Polasky.
Il explique qu’il faut toutefois se préoccuper de la façon dont les fertilisants sont utilisés afin de ne pas nuire à la qualité de l’eau.
Ce n'est pas suffisant de proposer des solutions techniques, affirme Andy Hira, professeur de sciences politiques à l’Université Simon Fraser, à Vancouver, qui n’a pas participé au rapport.
