Les minorités visibles sous-représentées à la tête des organismes publics du Québec
Radio-Canada
Un nouveau rapport publié lundi constate que les membres des minorités visibles sont encore sous-représentés dans les postes de direction des organismes publics québécois.
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) constate que les obstacles persistent non seulement pour accéder aux emplois, mais encore davantage pour la promotion aux emplois-cadres, malgré les compétences des personnes membres des minorités visibles.
L'absence d'une expérience de travail en sol québécois et la non-reconnaissance de l'expérience et des diplômes obtenus à l'étranger comptent parmi les obstacles importants pour l'accès à l'emploi de personnes immigrantes fraîchement arrivées au Québec.
Qui plus est, les personnes appartenant aux minorités visibles, même si elles sont nées au Canada, sont encore aujourd'hui victimes de discrimination à l'embauche, une tendance qui se traduit dans leur taux de chômage et leur taux de surqualification, plus élevés que la moyenne québécoise.
La vice-présidente de la Commission responsable du mandat de la Charte et de l'application de la Loi sur l'accès à l'égalité en emploi dans des organismes publics (LAEE), Myrlande Pierre, constate tout de même une augmentation de la représentation des minorités visibles dans certains emplois.
En date du 31 mars 2022, 338 organismes publics étaient assujettis à la LAEE et les minorités visibles comptaient pour 11,2 % de leur effectif total. Il s'agit d'une augmentation de 8,5 % par rapport aux données recensées au 31 mars 2009.
Or, selon Mme Pierre, il reste beaucoup de chemin à parcourir, notamment à propos des multiples stéréotypes et préjugés véhiculés dans la société.
« Pour corriger cette situation, il importe d'aller au-delà de la simple gestion de la diversité pour trouver des solutions s'attaquant efficacement à la discrimination systémique et intersectionnelle dans le secteur de l'emploi. »
Le rapport, qui est publié chaque année, contient 11 recommandations, certaines destinées à des employeurs et d'autres aux syndicats et au gouvernement.