Les groupes de plein air, par et pour les femmes, sont en plein essor
Radio-Canada
Charlène Dupasquier et Noura Rouibi enfourchent leur fatbike, par un matin du temps des Fêtes. Les mordues de plein air s’apprêtent à descendre des sentiers sinueux enneigés, au milieu de la forêt, à quelques minutes du centre-ville de Rivière-du-Loup.
La fondatrice du groupe Au cœur de la Tornade, Charlène, rappelle à son amie Noura qu’elle doit garder le regard loin devant elle lorsqu’elle pédale. Fondé en pleine pandémie, son organisme vise à démystifier certains sports de plein air et à les rendre accessibles aux femmes.
Développer ses habiletés sportives, avoir confiance en soi, exercer son leadership et faire preuve d’audace : c’est ce que souhaitent inculquer les communautés de plein air 100 % féminin aux participantes.
Les sports de plein air sont malheureusement encore genrés, explique Charlène Dupasquier.
Dans certains sports de plein air considérés à haut risque comme le vélo de montagne ou l'escalade, les hommes sont encore plus représentés, explique la guide d’aventure, qui tente de faire découvrir le fatbike aux membres de son groupe.
Les femmes se sentent moins à l’aise de s’exprimer et de s’épanouir parce qu’on est dans une logique paternaliste. Ça peut être adorable si ça part d’un sentiment de prendre soin de nous, mais ça réfrène notre capacité à se faire confiance, à identifier nos forces, qu’elles soient physiques, mentales ou émotionnelles, et parfois même notre leadership. On ose moins prendre le lead dans un groupe mixte ou composé d’hommes, explique Mme Dupasquier.
Les communautés féminines d'activités de plein air réservées aux femmes ne cessent d’émerger depuis les dernières années.
Seulement dans l’Est-du-Québec, on compte Au cœur de la Tornade, les Norkôtières, les White Lips, les Pink Waters, les Chèvres de Montagne, le P.A.F. et ElleSki. La tendance semble s’installer pour de bon.
La professeure et chercheuse en intervention plein air à l’Université de Chicoutimi (UQAC), Lorie Ouellet, évoque certaines raisons qui incitent les femmes à chercher la sécurité de ces groupes non mixtes.