
Les gagnants et les perdants du RRQ
TVA Nouvelles
Le sujet du Régime de rentes du Québec (RRQ) ne manque jamais de faire réagir, j’ai droit à un abondant courrier chaque fois que j’aborde la question ici, comme samedi dernier.
Parmi les messages reçus dans la foulée de cette chronique, celui de la lectrice Colette qui trouve que les bénéficiaires célibataires du RRQ sont traités injustement en comparaison des couples.
De quoi il en retourne ?
Au décès d’un conjoint, l’autre peut se qualifier pour la « rente de conjoint survivant ». Un célibataire ne peut espérer recevoir une telle compensation ni en faire profiter un autre après son départ.
La prestation en question est plus généreuse avant les 65 ans du conjoint survivant, plus encore lorsqu’il y a des enfants à charge. À partir de 65 ans, le montant peut baisser substantiellement, le RRQ tient compte de la rente de retraite du bénéficiaire pour déterminer la rente de conjoint survivant à laquelle il a droit. Les deux prestations combinées sont plafonnées.
Au 31 décembre 2020, plus de 375 000 personnes touchaient la rente de conjoint survivant, dont plus de 300 000 femmes. Montant mensuel moyen : 383,27 $. Total : plus de 1,7 milliard de dollars.
Rien de pareil chez les solitaires qui ne contribuent pas moins au régime que les personnes en couple. Pour eux, le potentiel des montants cotisés est donc moindre, car une prestation ne leur survivra pas. « Au moment du décès, ne pourrait-on pas au moins offrir au célibataire un montant forfaitaire plus important que la prestation de décès habituelle [2500 $] ? » s’interroge Colette.
Elle a raison de soulever ce point. Toutefois, pour bonifier la prestation de décès des célibataires, on doit prendre l’argent quelque part, en augmentant les primes ou en réduisant les rentes ou encore en coupant une partie des rentes de conjoint survivant.
L’idée est lancée.
