Les féminicides en forte hausse en Ontario
Radio-Canada
Dans la dernière année, le nombre de féminicides commis en Ontario a augmenté de 52 % selon l’Ontario Association of Interval and Transition Houses (OAITH), un réseau d'hébergement pour femmes victimes de violence. Cette statistique inquiète des intervenantes qui souhaitent que les gouvernements et la société en fassent plus pour contrer cette hausse.
La directrice de l’OAITHOntario Association of Interval and Transition Houses, Marlene Ham, s’inquiète. Ce chiffre, 58 féminicides... C'est le reflet de ce qui se passe dans les maisons des gens. Nous savons que plusieurs survivantes ne sont pas en sécurité chez elles et que la gravité de la violence a augmenté, dit l’intervenante.
Tous les 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’OAITHOntario Association of Interval and Transition Houses compile les féminicides survenus dans la dernière année. Les plus récentes données de l’organisme reflètent donc la période du 26 novembre 2020 au 25 novembre 2021.
Cette année, l'organisme constate entre autres une augmentation du nombre de féminicides commis par des partenaires intimes, mais aussi par des membres de la famille, notamment par des fils.
« L’année précédente, 7 féminicides avaient été commis par des membres de la famille. Cette année, on a bondi à 15. »
L’organisation signale également que ce sont des hommes âgés de 18 à 35 ans qui tuent le plus de femmes. Nous devrions miser sur des interventions précoces, notamment à l’école, ou sur des programmes communautaires, explique Marlene Ham, qui souligne que les femmes autochtones et racisées sont surreprésentées parmi les victimes.
Selon l’OAITHOntario Association of Interval and Transition Houses, la pandémie a été particulièrement difficile pour de nombreuses femmes, qui n’ont eu qu’un accès très limité aux systèmes de santé et de justice et se sont retrouvées isolées. La directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes du Québec, Manon Monastesse, partage cet avis.
Elle explique que les violences se sont exacerbées avec le déconfinement. En 2021, par exemple, 18 féminicides sont survenus au Québec.
« Quand on a relâché les restrictions et que les femmes sont retournées travailler, qu'elles avaient une certaine liberté, [...] c'est là qu'on a vu les effets néfastes. Les conjoints violents ont perdu le contrôle accru qu'ils avaient sur leur conjointe. De nombreux meurtres ont été perpétrés. »