Les enregistrements complets de Wattstax, le « Woodstock afro-américain », enfin dévoilés
Radio-Canada
C'est une page d'histoire musicopolitique encore méconnue : les enregistrements complets de Wattstax de 1972, surnommé le « Woodstock afro-américain », avec Isaac Hayes en demi-dieu, paraissent enfin vendredi.
Jusqu'ici, il fallait se contenter des moments marquants avec deux albums parus en 1973 et la musique du documentaire Wattstax, dévoilé la même année et réalisé par Mel Stuart. Insuffisant pour plus de sept heures de concerts.
Un demi-siècle après la sortie du film, l’étiquette américaine Stax, à l'origine de l'événement, publie différents disques, qui vont des compilations avec inédits au coffret de collection gargantuesque.
Le déclic de l'engagement
Tout commence en 1971, quand Stax, antre d'Otis Redding ou Isaac Hayes, basé à Memphis, ouvre une antenne à Los Angeles. Al Bell, dirigeant de Stax, prend alors le pouls des habitants et habitantes du ghetto de Watts.
En 1965, l'arrestation par des policiers blancs d'un jeune noir, Marquette Frye, lors d'un contrôle routier suivi d'une altercation avec des proches, déclenche une révolte dans ce quartier déshérité. Bilan : 34 morts, 4000 arrestations, des dizaines de millions de dollars de dégâts.
Al Bell, toujours en vie aujourd'hui, décrit dans le livret des gens ayant perdu l'espoir, six ans après les affrontements avec les autorités.
Un festival méconnu du grand public
C'est le déclic : Al Bell rassemble autour de lui pour organiser l'été suivant un événement afin de redonner de la force à cette communauté, explique à l'AFP Guy Darol, auteur français de Wattstax, 20 août 1972, une fierté noire, qui donne des conférences sur le sujet.