
Les demandes d’aide médicale à mourir connaissent une légère hausse en Estrie
Radio-Canada
Les demandes d'aide médicale à mourir ont connu une légère augmentation d’environ 14 % en 2020-2021 par rapport à l’année précédente, selon des nombres présentés lors du conseil d’administration du CIUSSS de l’Estrie - CHUS.
Ce sont 274 personnes qui ont demandé d’avoir recours à ce soin dans la région entre le 1er avril 2020 et le 21 mars 2021.
Au total, 181 personnes ont fini par recevoir l’aide médicale à mourir. Les 93 autres patients sont en majorité décédés avant de pouvoir y avoir recours, ont changé d’idée ou n’ont pas répondu aux critères de l’établissement de santé.
Dans les dernières années, l’Estrie a vu le nombre de demandes d’aide médicale à mourir se stabiliser, indique la Dre Linda Gagnon, directrice des services professionnels adjointe et coordonnatrice du groupe interdisciplinaire de soutien en lien avec la loi sur les soins de fin de vie du CIUSSS de l’Estrie - CHUS.
Depuis que la loi est entrée en vigueur, dans la première année, nous avions des chiffres autour de 36, 79, puis 160 [demandeurs]. On avait des 50 % d’augmentation dans les trois premières années. Depuis les deux dernières années, on a des augmentations de l’ordre de 14 % à 20 %. On voit que maintenant, le soin est plus connu, et les critères aussi sont plus connus, alors on administre dans cet ordre de grandeur là, explique-t-elle.
En 2020-2021, 147 personnes ont également reçu une sédation palliative continue dans la région, soit l’administration d’une médication qui va au fil du temps mener au décès.
Les demandes pour ce genre de soins se sont aussi stabilisées par rapport aux années précédentes dans la région.
Même si les nombres liés aux demandes d'aide médicale à mourir n’ont pas encore été compilés pour 2021-2022, la Dre Gagnon s’attend à voir une certaine augmentation cette année. Un projet de loi adopté au printemps dernier a en effet ouvert l’aide médicale à mourir aux personnes dont la mort n’est pas raisonnablement prévisible , moyennant plusieurs critères.
Pour le changement de Loi, on a maintenant deux catégories : une catégorie qu’on dit "avec mort naturellement prévisible", donc celle qu’on donnait dès 2015, et l’autre catégorie "avec mort non raisonnablement prévisible, mais une maladie importante grave incurable qui donne de la souffrance" [...]. Les établissements vont probablement avoir une augmentation des demandes pour cette catégorie-là, c’est ce qu’on anticipe, précise-t-elle.
