Les artistes de musique latine du Canada déplorent un manque de soutien
Radio-Canada
La musique latine créée au Canada séduit à l'international, comme en témoigne le prix Grammy décroché dimanche soir par l’artiste canadien Alex Cuba. Toutefois, lui et plusieurs autres artistes croient qu’on pourrait en faire beaucoup plus pour promouvoir la musique latine imaginée au Canada.
Dans la dernière décennie, la musique latine, dopée par des succès comme Despacito, a clairement basculé dans le viseur du grand public. Selon le magazine Forbes, c’était d’ailleurs le cinquième genre musical le plus populaire aux États-Unis en 2019, devant le EDM (electronic dance music) et le country.
Plusieurs artistes du Canada surfent également sur cette vague de popularité, comme Alex Puentes, alias Alex Cuba, qui à 48 ans a remporté un premier Grammy dimanche soir pour Mendo, lauréat dans la catégorie du meilleur album pop latino. Son 8e opus est également en lice dans la catégorie du meilleur album de musique du monde aux prix Juno, qui se tiendront en mai.
Le chanteur est heureux que les gens soient plus familiers avec la culture latine aujourd’hui, même si c’est seulement un type de musique latine, dit-il. Il se rappelle avoir senti un point de bascule lorsqu’il a entendu la chanson Despacito de Luis Fonsi et Justin Bieber dans un Tim Hortons.
Je ne pensais jamais entendre de la musique latine au Tim Hortons, se souvient-il. Despacito a défoncé tellement de barrières.
Toutefois, cela ne se traduit pas en une visibilité plus grande pour les artistes latinos du Canada. Alex Cuba a souvent demandé à l’équipe des prix Juno d’introduire une catégorie spécifique pour la musique latine, mais affirme avoir toujours reçu la même réponse : Il n’y a pas assez de musique encore.
Nous nous sommes battus très, très forts pour amener le genre où il est aujourd’hui, résume le chanteur.
Même son de cloche chez Edi Cruz, alias Cruzito, qui a grandi à Montréal en enregistrant des chansons avec ses amis et en chantant dans des chorales locales, avant de tomber amoureux du reggaeton, un genre musical qu’il a découvert lors d’un voyage dans son Honduras natal.
Quand j’avais environ 15 ans, j’ai commencé à enregistrer mes propres démos et à produire mes propres rythmes, raconte-t-il.