Les îles de la Madeleine aux premières loges des changements climatiques
Radio-Canada
Isabelle Cormier laisse traîner ses pieds dans le sable frais du mois d’octobre. Devant elle, son chalet familial, une petite maison blanche avec un joli pignon de bois ciselé.
Ce chalet sur la plage est une véritable boîte à souvenirs. Depuis 40 ans, son grand-père, sa mère, elle et maintenant sa fille font résonner entre ses murs leurs rires, leurs joies et leurs peines.
Le temps a fait sa marque. Avec les années, le bardeau s’est un peu défraîchi et les fenêtres aussi. Isabelle et sa famille auraient pu le revamper. Mais à quoi bon, dit-elle, puisque ce nid d’amour familial pourrait être avalé par la mer à n’importe quel moment.
Les trois énormes dunes de plusieurs mètres de haut qui se dressaient entre le chalet et la mer depuis toujours ont disparu en seulement quelques mois il y a trois ans, emportées par deux violentes tempêtes.
C’est le résultat d’une érosion côtière « sur les stéroïdes », comme diraient certains Madelinots.
Le phénomène naturel sculpte depuis toujours les contours de l'archipel, mais avec les changements climatiques, dame Nature est de plus en plus déjantée.
Résultat : l'érosion s'accélère à la vitesse grand V et, comme dirait Isabelle, son chalet est maintenant tout nu.