
Le visage de l’Est appelé à changer avec les changements climatiques
Radio-Canada
L’Est-du-Québec se réchauffe. 2021 est au 2e rang des années les plus chaudes dans l’Est-du-Québec. Si l’air se réchauffe, l’eau et la terre ne sont pas épargnées.
Louis Drainville marche à travers les 8000 vignes de son vignoble de Saint-Joseph-de-Lepage avec un sentiment de fierté. Mais jamais l’agronome et président-directeur général de Terre-Eau n’aurait cru qu’elles survivraient au climat bas-laurentien, lorsqu’il a pris possession de sa terre en 1992.
Ça témoigne des changements qui sont survenus dans les 30 dernières années, souligne-t-il.
En 2021, les températures annuelles moyennes observées étaient entre 2,1 et 2,4 degrés Celsius au-dessus des normales enregistrées entre 1981 et 2010, selon les données d’Environnement Canada.
Le réchauffement planétaire entraîne des changements climatiques comme l’augmentation constante des phénomènes extrêmes. Au Québec, on note des inondations récurrentes, des coups de froids brefs et intenses, ainsi que des vagues de chaleur qui apportent des sécheresses. Le climat devient plus variable, de quoi sérieusement inquiéter les agriculteurs.
Les changements climatiques peuvent détériorer grandement les possibilités de rendement et détériorer la qualité de vie des producteurs agricoles qui auront de la difficulté à obtenir des rendements, compte tenu de cette réalité, témoigne le président-directeur généralPDG de Terre-Eau.
Louis Drainville pointe le sol enneigé. La meilleure observation, on a les deux pieds dedans, croit-il. Je pense que le facteur de risque principal pour les entreprises qui tirent avantage du climat, ce sera la quantité de neige au sol. Peu de neige, ça veut dire peu d’eau et donc peu d’eau dans les puits.
Il déplore que peu de solutions visant à contrer les variations extrêmes du climat soient imposées aux agriculteurs du Bas-Saint-Laurent. Les mesures sont souvent ponctuelles, dit-il.
Quand on parle de la hausse des températures, on pense à l’air. Mais le climat se réchauffe, ce n’est pas seulement l’air qui se réchauffe, précise le professeur à l’Université du Québec à Rimouski et titulaire de la Chaire de recherche en biodiversité nordique, Dominique Berteaux. Ce sont les eaux, les eaux des lacs, des rivières, du fleuve, de l’estuaire, du golfe et puis la terre, les sols, donc tout se réchauffe.
