
Le retour du couvre-feu déconcerte les centres d’hébergement d’urgence de l’Est
Radio-Canada
À la suite de l'annonce du couvre-feu en vigueur de 22 h à 5 h dès vendredi, le Réseau solidarité itinérance du Québec tire la sonnette d'alarme quant au manque de places en centres d'hébergement. Dans l'Est-du Québec, les milieux communautaires ont déjà été contraints de réduire leur capacité d'accueil depuis le début de la pandémie.
Même en dehors du couvre-feu, Dominique Bouchard, directrice générale du Centre Accalmie de Pointe-à-la-Croix, ne peut pas répondre à toutes les demandes. Elle accueille six visiteurs chaque soir. On ne peut pas en prendre plus pour l'instant parce que sinon, on ne respecte pas la distanciation de deux mètres, explique-t-elle.
Au centre de crise et d'hébergement La Bouffée d'air du Kamouraska–Rivière-du-Loup–Témiscouata–Les BasquesKRTB, à Rivière-du-Loup, la situation est semblable.
La directrice de l'établissement, Hélène Chabot, comptait neuf lits avant la pandémie. Elle a été contrainte de réduire sa capacité d'accueil à sept personnes, puis à cinq depuis l'arrivée du variant Omicron.
Selon elle, la contamination d'un de ses employés pourrait mettre en péril le fonctionnement de son centre. On ne peut pas mettre plus de ressources, même si les besoins sont immenses, parce qu'il n'y personne pour combler, regrette-t-elle.
« On vit toujours avec le stress. Si une personne est en isolement, on ne peut pas tenir le [fort] »
Le Réseau solidarité itinérance du Québec (Réseau solidarité itinérante du QuébecRSIQ) estime qu'il sera difficile pour les milieux communautaires de répondre aux demandes à la suite de l'imposition du couvre-feu.
L'organisme demande au gouvernement d'offrir l'amnistie aux personnes en situation d'itinérance qui se déplacent après 22 heures ou qui ont des campements de fortune installés à l'extérieur.
D'après Hélène Chabot, la mise en place d'un nouveau couvre-feu alimente le climat d'anxiété chez les personnes itinérantes. Ce qui est rassurant, note-t-elle, c'est qu'en région, les policiers connaissent généralement les personnes qui errent sans domicile fixe.