
Le racisme anti-asiatiques continue d’avoir des conséquences avec la pandémie
Radio-Canada
Le racisme envers les communautés asiatiques du Canada ne date pas d’hier, mais a certainement été exacerbé depuis le début de la pandémie. Un chercheur de l’Université de Victoria a d'ailleurs établi que ce racisme a des conséquences sur le bien-être et le sentiment d’appartenance des personnes qui le subissent.
Nous avons découvert, ce qui concorde avec les données de recherches antérieures, que la plupart des Sino-Canadiens et Canadiens d’origine asiatique ont subi du racisme, souligne d'emblée le professeur adjoint en psychologie à l’Université de Victoria Nigel Mantou Lou.
Son étude aborde la double pandémie, soit la pandémie de COVID-19 ainsi que la pandémie des actes racistes qui ont déferlé sur les communautés asiatiques du pays. L’année dernière, la police de Vancouver a d’ailleurs annoncé une hausse de 700 % des crimes haineux en comparaison à l’année précédente.
Selon le chercheur, ce racisme peut avoir deux conséquences différentes. Pour les personnes qui en sont victimes, cela peut modifier directement leur bien-être et leur sentiment d’appartenance. Elles peuvent se demander si elles ont vraiment leur place dans leur communauté, dit Nigel Mantou Lou.
Toutefois, une personne peut en ressentir les effets sans avoir été la cible directe du racisme. Selon l’étude en question, 60 % des Sino-Canadiens ont changé d'habitudes afin d’éviter de subir des attaques.
Un phénomène qui ne surprend guère la présidente du Conseil national des Sino-Canadiens pour la justice sociale, Amy Go, puisque les 18 derniers mois ont été particulièrement difficiles pour les communautés asiatiques, souligne-t-elle.
« C’est tellement une expérience commune et partagée par chacun d’entre nous, peu importe depuis combien de temps nous sommes installés au Canada. »
Souvent, c’est aussi la première fois que les gens en parlent, ajoute-t-elle, les personnes préférant ne pas le mentionner pour préserver leur santé mentale, mais plusieurs vont finir par craquer parce qu'elles vivent toujours ce traumatisme.
L’étude de l’Université de Victoria, publiée par la Société canadienne de psychologie, se penche également sur la sous-dénonciation des actes de racisme et de discrimination envers les membres des communautés d’origine asiatique.
